La poussière du plomb
Labbé, Henri
Bande dessinée
Delcourt, 2016, 218 pages, 24.95 €
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De 1969 à 2004, ce récit retrace le parcours d’une bande de 7 amis qui, dans une Italie à peine sortie du fascisme, vont tenter de s’engager dans la lutte armée. Là où, politiquement, il n’y avait pour eux le choix qu’entre la Démocratie Chrétienne et le Parti Communiste -deux partis qui ne rencontraient absolument pas leur désir de changement véritable- ils vont tenter d’ouvrir une troisième voie. Dans un pays où la mafia se révèle déjà omniprésente et qui assiste aux premiers attentats des Brigades Rouges, ces jeunes aspirants révolutionnaires vont se heurter au nerf de la guerre : comment financer les actions qu’ils projettent à grand renfort d’imagination et d’idées généreuses ? Très librement basé sur l’affaire Battisti, cet album de plus de 200 pages bien tassées a d’abord eu du mal à capter notre attention tant les personnages nous ont semblé peu distincts les uns des autres. Les teintes monochromes des planches –à dominante verte, ocre ou bleue, selon la période dépeinte- ainsi que le cadrage serré des dessins ont encore accentué cette impression de densité excessive rendant l’intrigue peu compréhensible et encore moins attachante. Au fur et à mesure pourtant, l’action prenant le pas sur la présentation des acteurs, nous nous sommes laissés entraîner de bonne guerre, l’intérêt éprouvé par la peinture d’une période de l’histoire européenne récente et finalement peu connue ainsi que celui pour l’influence des mouvements sociaux sur les destinées individuelles prenant le pas sur les difficultés éprouvées au début. Il n’en reste pas moins que, globalement, l’intrigue tente sans doute de brasser trop large et de façon trop peu précise. La resserrer d’une bonne cinquantaine de planches lui aurait peut-être permis de gagner en clarté et en nervosité. |
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