Destruction

Boone, Ezekiel ; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jérôme Orsoni
Fantastique
Paris : Actes Sud, 2019; 361 pages, 22.80 € (Collection Exofictions)

🙂 🙂 Arachno-folie

La Présidente a donc autorisé l’application du Protocole espagnol. Une partie du territoire américain a été sacrifié dans l’espoir d’enrayer la progression effrayante des araignées mangeuses d’hommes.
Hélas, cela risque de ne pas suffire. Le spectre de l’arme nucléaire refait surface à l’horizon.
C’est le moment pour Broussard, un militaire ambitieux de tenter un coup d’État. A la tête d’un groupe d’hommes déterminés à agir sans attendre la fin des atermoiements de leur Cheffe d’État, il envisage de lancer le feu atomique sur les villes les plus touchées.
Pourtant, les solutions existent. L’appareil à ultrasons inventé par ce duo de geeks improbables – au départ d’éléments de simples postes « radio-shack » fonctionne et, en le perfectionnant, il devient possible de brouiller les ordres donnés par d’énigmatiques reines à leurs armées mandibulaires. D’un autre côté, en portant une combinaison étanche et un casque intégral, les araignées n’ont plus aucune prise sur leur proie puisqu’elles ne peuvent plus dissoudre les composants pour mieux les absorber (comme elles le faisaient avec la chair humaine)
Mais une troisième génération d’araignées apparaît : celles-ci arborent une ligne transversale grise sur le dos et sont pourvues de…dents, capables de mordre, de couper et d’arracher à peu près n’importe quoi…
Le temps presse pour la Présidente et son équipe, réfugiés dans une Maison Blanche temporaire à New-York. New-York d’où un puissant signal relevé par le St11 émane. Les reines sont là, prêtes à lancer l’assaut final contre le genre humain, sur la planète entière…
Ezekiel Boone clôt sa trilogie de magistrale manière. Au terme d’un suspense qui aura quand même couru sur plus de 1000 pages, il nous offre un final à la hauteur de sa motivation initiale : nous foutre une trouille de tous les diables ! Ses bêbêtes sont de véritables monstres miniatures, un cauchemar pour qui n’est pas prudent à chaque moment. Les mauvais hommes qui interviennent dans le récit (Broussard et sa folie Folamour, le Prophète-dictateur, ,…) se révèlent au moins aussi menaçants que les arachnides affamées, mais en plus bêtes car guidés par la tentation du pouvoir absolu.
Je dois cependant reconnaître que, dans ce troisième volume aux considérations militaires appuyées (bâtiments, armements, protocoles et autres programmes secrets), j’ai regretté de ne pas avoir eu l’occasion de me frotter davantage aux animaux de l’Enfer. La fin, quant à elle, aussi efficace soit-elle, m’a fait irrémédiablement penser à Aliens (on découvre la reine suprême) et m’a légèrement déçu au niveau de la facilité avec laquelle les héros viennent à bout de leur ennemi ultime (un peu comme si on débranchait une prise, point barre).
L’ensemble de la trilogie mérite cependant le détour et réserve son lot de frissons à tout arachnophobe comme à tout passionné de bonnes histoires de science-fiction horrifique.

 

Eric Albert

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