Le voyageur du doute

Un chien et Simon, son homme, ont la même opinion pessimiste et désabusée du monde, aussi préfèrent-ils ne pas le fréquenter.

Un matin, ils croisent sur leur chemin cinq jeunes gens qui s’aiment d’amour et de désespoir et multiplient cambriolages et mauvais coups. Simon s’attachera à eux, négligeant la réprobation de son chien.

Il décide sans les juger de partager leur quotidien, et traverse avec eux des territoires que l’on croirait perdus.

Mais il ne fait pas bon se mettre en dehors des rails pour choisir la liberté quand on est un voyageur du doute… (quatrième de couverture)

Un monde absurde

Lire un roman sociologique écrit par l’une des maîtres du thriller a de quoi dérouter. Maud Tabachnik est en effet réputée pour ses romans durs et violents qui, sur le fond, rejoignent le présent ouvrage concernant la dénonciation des absurdités de notre société.

Les personnages principaux, un duo humain-chien aux relents de Snoopy et Charlie Brown version dépressive, rencontrent une bande d’adolescents épris de liberté. Ces derniers, majoritairement issus de familles bourgeoises, ont fui le système étriqué de notre société actuelle pour vivre au gré des chemins grâce aux petits larcins issus de cambriolages de seconde zone. L’histoire prend évidemment un tournant plus compliqué lorsque le groupe rejoint un gang de malfrats bien moins innocents que les jeunes protagonistes. Pas vraiment d’intrigue ni d’éléments de surprise, Le voyageur du doutetient plus de la fable gentiment moralisatrice que du roman philosophique profond.

Toutefois, en prenant bien en compte le fait qu’il est destiné aux adolescents à partir de 15 ans, ce roman dispose de certaines qualités qui lui permettraient d’être étudié dans le cadre scolaire : un style maîtrisé et une histoire simple mais qui peut servir de base à une réflexion sur la société actuelle.

Aurélie Scholl