À l’annonce du suicide de son frère, Julia, prend la route de Saint-Nazaire qu’elle avait désertée 13 ans plus tôt, fuyant un père trop acariâtre et une mère éteinte dans une vie plus que sommaire.
13 ans qu’elle n’avait pas vu Franck et ce retour aux sources va, non seulement, s’avérer douloureux pour cette brillante avocate parisienne d’adoption mais aussi, raviver des souvenirs heureux et moins heureux tout en découvrant d’un œil neuf, le monde abstrait, sombre et glauque de sa ville natale et des gens qui la peuplent.
Valse à deux temps
Entre le présent où se construit, à petits pas, une enquête aussi complexe qu’un puzzle à 5000 pièces où, sans le professionnalisme et l’intuition de Marc Ferré et de sa collègue Laure, l’imbroglio serait total ; et le passé, où, tel un petit insecte, Franck, les yeux plus gros que le ventre, se laisse piéger doucement mais sûrement dans une somptueuse toile d’araignée. Voilà dans quelles eaux troubles nous fait nager l’auteur, en utilisant de nombreuses métaphores et un vocabulaire tout aussi recherché que les magnifiques descriptions des lieux, des personnages et de leurs ressentis.
Il aime à nous balader entre terre, mer et air au travers d’une Saint-Nazaire grandiose pour nous plonger, comme Franck dans un …
Grand vide
Celui des grands espaces, de ce pont immense, des chantiers aux grues énormes, de l’océan à perte de vue mais surtout du gouffre intense dans lequel cette famille s’est perdue à cause d’un patriarcat démesuré, brisé dans ses valeurs, brisant les petits instants de bonheur et précipitant farouchement l’un de ses petits dans la gueule du loup sans le vouloir.
Comment Franck, jeune homme aussi charmant, gourmand de la vie et promis à un si bel avenir dans le monde footballistique en est-il arrivé là ?
Quels secrets cachait-il ?
Était-il à la hauteur de ce monde et de ses fréquentations ? Lesquelles avaient-elles du mouron à se faire comme lui ou étaient-elles privilégiées par un milieu où l’on est prêt à tout ?
Dans quel bourbier a-t-il réussi à s’enfoncer avec autant de facilités sans jamais penser aux plaies qui pourraient lui être infligées ?
Invitation….
À la lecture vers ce précipice d’une fin annoncée d’emblée, sans possibilité de lâcher cet enchevêtrement d’évènements répartis dans des chapitres courts où, toujours l’on court vers la suite en haletant jusqu’à une fin faite de faux semblants, dans un monde où ce sont les plus puissants qui donneront le clap de fin.