Thorogood, Robert ; traduit de l’anglais par Sophie Brissaud
Policier & Thriller
Paris : La Martinière, 2021, 469 pages, 14,90 €
🙂 🙂 Escroqueries en série
Un crime est commis dans la petite ville de Marlow, en Angleterre.
Judith a entendu un coup de feu chez son voisin Stéphan mais la police ne se laisse pas convaincre si facilement. Surtout quand il n’y a pas de corps !
Qu’à cela ne tienne, puisqu’on ne la croit pas, elle le prouvera !
Trois drôles de dames
D’abord, Judith Potts, 77 ans, excentrique, rebelle, un tantinet alcoolique, butée mais perspicace, optimiste et honnête. Enfin, presque !! Quoi qu’il en soit, elle est prête à toutes les élucubrations possibles et imaginables pour arriver à ses fins.
« Puisque la police ne voulait pas croire que Stéphan avait été assassiné, c’était simple : elle se chargerait de l’enquête elle-même. » P.33
Puis, Becks, la quarantaine, femme du vicaire, quelque peu stricte, coincée, névrosée, complètement maniaque et stressée mais avec une folle envie de déjouer le cadre bien rôdé de sa petite vie tranquille.
« Femme de vicaire timide et effacée le jour, mais cyberguerrière anonyme à l’heure du thé ? » P. 70
Enfin, Susie, rusée, sûre d’elle, cash, sans filtres aucuns.
« La cinquantaine, solidement bâtie, les joues rougies par le soleil. Elle avait l’air d’une brave fermière. » P. 85
Bref, « à gauche, la ménagère modèle avec son brushing, ses jeggins et son gilet molletonné ; à droite, la femme taillée comme un chêne centenaire, prête à écumer les océans avec le capitaine Morgan ; et au milieu, l’aristo excentrique, à peine plus haute que large, toujours couverte de sa cape grise. » P. 272
Entre commérages et ruses, notre trio cocasse, ne ménage ni ses méninges, ni ses efforts, entre insouciance et inconscience du danger quitte à agir en toute illégalité ! L’important étant de découvrir la vérité et de faire tomber celui qu’elles ont élus assassin de l’année dès le début de l’enquête.
Elles fouinent et complètent leur puzzle telle une araignée construit sa toile avec minutie et pertinence.
D’ailleurs, Judith, qui mène la danse, enquête comme elle conçoit ses grilles de mots croisés mais les deux autres ne sont pas en reste ! Il y a toujours un maillon pour se raccrocher à une chaîne que l’une ou l’autre maîtrise mieux que ses deux timbrées de copines !
Ainsi, elles avancent sans être dupes de la mauvaise foi de certains de leurs congénères et se substituent très volontiers à la police locale qui ne fait que de très brèves apparitions, même si toutefois, elles sont efficaces.
Rire et délassement
Si je m’étais observée tout au long du fil de ma lecture avec ce sourire permanent aux lèvres, sans doute me serais-je trouvée quelque peu niaise.
Mais Les dames de Marlow c’est ça !
Ce côté ludique avec une couverture tout en couleur, campant déjà le décor d’une enquête à sixmains … tout autour d’un thé, bien évidemment ! La carte de Marlow en entrée de jeu, les photos et matricules de notre trio gagnant sans oublier les grilles de mots croisés (spécialement réalisées pour la version française) qui agrémentent la quête du Saint-Graal et encouragent le lecteur à élucider les points épineux de cette enquête dans cette charmante petite ville d’Angleterre, traversée par la Tamise, où, notre Judith nationale se baigne… vous l’aurez deviné… complètement à poil !