Camilleri, Andrea ; traduit de l’italien (Sicile) par Serge Quadruppani
Policier & Thriller
Paris : Fleuve, 2022, 249 pages, 19.90€
🙂 🙂 🙂 Une voie de garage ?
Ce dernier opus des aventures, ou mésaventures, du commissaire Montalbano sort un peu de l’ordinaire, et l’auteur en a donné la raison, en 2019, date de la parution en italien. Il avait expliqué alors qu’il avait écrit ce récit 10 années auparavant, non pas pour un roman, mais pour un scénario de film italo-américain. Le projet ayant été abandonné, il l’a transformé pour en faire un nouveau roman de la série des Montalbano. Cette même année, Andrea Camilleri nous quittait. La consolation pour ses fans, dont je suis, est qu’il reste encore quelques romans à traduire en français.
Dans « le cuisinier de l’Alcyon », Montalbano se voit confronté à une grève d’ouvriers d’un chantier naval dont le patron est un personnage peu scrupuleux. Il est intrigué ensuite par l’arrivée dans le port de Vigàta d’une superbe goélette, d’où débarquent et embarquent de très jolies filles, mais aussi un cuisinier chargé de réapprovisionnements. Les deux affaires sont-elles liées ?
Le commissaire a-t-il à peine commencé à enquêter que son DRH le convoque : il doit apurer son solde de congéset le voilà donc en inactivité forcée. L’occasion d’aller retrouver sa fiancée Livia à Gênes, où quelques jours plus tard accoste le mystérieux voilier, l’Alcyon. Il va donc bien entendu s’y intéresser…
Agent secret
Seulement voilà, à Vigàta , son congé devient plutôt une voie de garage : il est démis de ses fonctions, il est remplacé, son fidèle adjoint Mimi et l’inspecteur Fazio sont déplacés dans un autre commissariat, l’inénarrable Catarella est en pleurs. Bref, le questeur a profité de sa mise à l’écart pour démanteler SON commissariat.
Surgit alors un étrange agent du FBI sicilo-américain, avec qui il va collaborer, sous couverture, pour démanteler un gang de trafiquants internationaux.
Et c’est là que le roman se démarque de ses autres volumes. Montalbano agent secret, maniant la mitraillette et devant même se mettre aux fourneaux, lui qui aime tant la bonne cuisine !
Certains diront que ce n’est pas Montalbano, qu’on ne le reconnaît pas. Moi, je trouve ce roman différent, certes, mais j’y retrouve le petit monde du commissariat de Vigàta, qui n’a rien perdu de son charme, avec de l’originalité.
Conclusion : je persiste et signe : j’aime Andrea Camilleri et chaque nouvelle parution me procure beaucoup de plaisir. J’aime toujours autant Salvo Montalbano, Mimi, Fazio, Catarella, Livia…. et j’admire toujours autant Serge Quadruppani pour ses traductions.