Ged Mackie vient de commettre un braquage plutôt réussi en Hollande. Mais Vogel, son associé dans le dit braquage, n’entend pas laisser Ged profiter de la part qui lui revient de droit, et a lancé plusieurs tueurs à ses trousses. Le genre de tueurs dont Ged, ancien de la Légion étrangère, n’a aucune crainte. Néanmoins, histoire de se faire un peu oublier, il rentre se planquer à Manchester, auprès de sa mère et de sa fille qu’il n’a plus vues depuis 20 ans. Lorsqu’il apprend que son meilleur ami, Sol, son frère d’armes, a été capturé par Vogel, il sort de sa retraite improvisée.

Cadavre exquis

Écrit à quatre mains par Tim Willocks (« Les rois écarlates », « La religion »..) et Caryl Férey (« Haka », « Utu », « Paz »…), « Le Steve McQueen » est un inédit publié directement par les éditions Points, collection de poche qui, comme toutes les collections de poche, se voue habituellement à re-publier des textes d’abord sortis en grand format. Un joli coup éditorial donc, sous l’égide du Festival Quais du Polar. Projet d’écriture collaborative sous forme de cadavre exquis (l’anglais et le français écrivant chacun à leur tour un chapitre), le roman révèle pourtant une unité de ton et une cohérence indubitables. On y sent la patte des deux auteurs, tous deux adeptes d’intrigues solides, dans lesquelles l’action et une violence débridée sont là pour tenir le lecteur en haleine.  Le résultat ? Un road-movie polardeux mené tambour battant, avec des personnages hauts en couleur (la mère de Ged, genre de « Ma Dalton » capable de surprendre les tueurs les mieux armés ; sa fille rebelle, indocile et tout aussi redoutable que sa grand-mère), des dialogues nerveux et dans lequel on voyage de Manchester à Besançon en passant par Calais et Lille sans voir le temps passer. Vivement conseillé aux amateurs de Willockx et de Ferey donc, mais aussi de Tarantino et…de tous les films du grand Steve.

Nicolas Fanuel