Daniel, Tony S. (scénario & dessin) ; couleur Jay David Ramos, Leonardo Paciarotti ; traduction Hélène Remaud-Dauniol
Bande dessinée
Paris : Delcourt, 2025, 128 pages, 16,95 €
🙂 🙂 Bienvenue dans l’Edenwood
Les populations terrestres traversent des périodes obscures depuis que l’Edenwood se propage sur la surface de la planète bleue. Ce royaume multidimensionnel abrite une civilisation démoniaque qui n’hésite pas à assouvir et à détruire, provoquant une guerre contre les ensorceleurs qui dure depuis moult générations. Baignant dans cette atmosphère barbare et sanglante, Rion Astor se retrouve happé dans cette dimension. Dorénavant, l’adolescent doit apprendre les règles d’un monde hostile où les réalités demeurent floues et où les démons se cachent dans les moindres recoins.
Combat permanent pour la survie
Dans cet ouvrage, Tony S. Daniel dévoile un monde riche et complexe où grandit un adolescent désireux de retrouver une personne qu’il aime. Un synopsis en somme classique qui jouit d’un univers permettant de nombreuses péripéties. Cependant, un tel univers nécessite de nombreuses informations pour rester cohérent et compréhensible, sans que le lecteur succombe sous la masse des questions sans réponses. Dans ce premier tome, toutes ces questions ne trouvent pas encore leurs réponses, mais nous pouvons espérer que celles-ci viendront avec le temps et les tomes. L’auteur décide également d’étendre son aventure sur plusieurs périodes, laissant à nouveau le lecteur dans quelques incompréhensions. Malgré tout, notons que le principal protagoniste ne manque pas de charme : le lecteur appréciera de le voir évoluer dans cet Edenwood hostile où de nombreuses entités agressives se promènent.
Quelques personnages secondaires viennent prêter quelque assistance au personnage principal, sans pour autant posséder un intérêt incroyable. Outre le mentor du héros, ils passent simplement sans apporter énormément de matière au développement de Rion Astor.
Il faut reconnaître un certain doigté à Tony S. Daniel quant à ses dessins. L’artiste illustre admirablement bien son riche univers, permettant au lecteur de se perdre facilement dans ses mondes, tant le réel que l’Edenwood. Les afficionados des combats violents où giclent les organes et l’hémoglobine trouveront leur bonheur dans ces pages, tout comme les lecteurs des univers de super-héros. En effet, Tony S. Daniel, qui illustre également quelques histoires de DC Comics, récupère ostensiblement l’utilisation des déguisements colorés, et parfois grotesques.
En résumé, ce premier tome promet une épopée épique et intrigante. Le synopsis semble tout aussi complexe que l’univers du héros, où l’auteur plante de nombreuses intrigues qui ne demandent que des conclusions. Les dessins ne plairont sans doute pas à tous les lecteurs, tant par l’exagération de l’hémoglobine que des déguisements loufoques, mais ils présentent un monde néanmoins bien travaillé.