Stava, Sophie ; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Séverine Quelet
Policier & Thriller
Paris : Les Escales, 2025, 400 pages, 21,90 €

🙂 🙂 Et quand on veut que quelqu’un nous aime, on lui dit ce qu’il a envie d’entendre

Sloane Caraway est une menteuse. Rien de bien méchant : ses petits mensonges sont inoffensifs, destinés à embellir sa vie tristement banale, comme elle le dit. Alors, lorsque Sloane aperçoit une fillette en larmes dans un parc, elle ne peut pas s’en empêcher : elle dit au (très séduisant) père de l’enfant qu’elle est infirmière et l’aide à retirer un dard d’abeille du pied de sa fille.
Grâce à cette rencontre fortuite, Sloane devient la nounou de Jay et Violet Lockhart, riches et privilégiés. Ils ont tout : les montres de luxe et les tenues haute couture, une maison new-yorkaise digne d’un magazine déco, la meilleure école privée pour leur fille…
Sloane les envie et elle est prête à mentir sur tout — ou presque — pour faire partie de leur famille. Mais à mesure que la liste de ses mensonges s’allonge, le vernis lisse des apparences se craquelle. Et si Sloane n’était pas la seule à mentir ?
L’écriture est fluide, simple et agréable, mais qu’est-ce que c’est lent. Les 120 premières pages posent le décor, sans rebondissement, sans rythme. On attend, page après page, un retournement qui n’arrive pas.
« La forme de flatterie la plus sincère n’est-elle pas l’imitation ? »
Et puis, tout d’un coup, au détour d’une page, on est enfin face à ce fameux rebondissement. Une volte-face tellement prévisible qu’elle ne surprend même pas.
À cet instant, on devine immédiatement comment les choses vont évoluer, tant cela paraît évident.
Bref : ça ne fonctionne pas. L’intrigue est déconcertante et souvent tirée par les cheveux, malgré un vrai travail d’écriture plutôt soigné. La dernière révélation du roman, à la limite de l’improbable, donne même l’impression que l’autrice veut nous surprendre à tout prix.
Le roman de Sophie Strava est souvent comparé à La Femme de ménage de Freida McFadden — pour le thème et la structure — mais il est de moindre qualité.
Selon Liane Moriarty, autrice de Big Little Lies, ce roman est « la définition même d’un page-turner ! ». Pour ma part, j’ai surtout été motivé à arriver à la fin. On parle même d’une adaptation en série télévisée avec Lindsay Lohan. Ça confirme le niveau…
Pierre-Emmanuel Mullier

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