Beaton, M.C. ; avec R.W. Green ; traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par François Rosso
Policier & Thriller
Paris : Albin Michel, 2022, 312 pages, 14,90 €
🙂 🙂 Enquête alambiquée
Alors qu’elle apprend dans le journal local le mariage de son vieil ami Sir Charles Fraith avec Miss Mary Darlinda Brown-Field, Agatha Raisin, qui ne voit pas cela d’un bon œil, décide de s’inviter à la cérémonie.
Les deux femmes en arrivent très rapidement aux mains et lorsque la jeune cavalière et future mariée est retrouvée morte dans les écuries, c’est bien évidemment Agatha qui est suspectée en premier.
S’en suivra une course contre la montre pour démontrer son innocence et faire hennir le vrai coupable !
Des personnages hauts en couleur
On retrouve bien évidemment Toni, la fidèle assistante d’Agatha, avec son caractère bien trempé et ses réparties tranchantes.
Agatha, quant à elle, reste dans le déni des sentiments contradictoires que lui inspire le mariage de Charles et les enjeux concernés, a des yeux et des oreilles partout mais n’entend bien évidemment que ce qu’elle veut et est entourée d’un sacré réseau d’admirateurs, de prétendants et de partenaires.
Entre Gustav, le majordome de Charles, avec lequel elle s’entend comme chien et chat, Roy, a qui elle a confié la « destinée commerciale » de Wizz-Wazz (« Bonnet d’âne »), Chris, son prétendant et James, son ex-mari, tous les moyens sont bons pour sortir Charles du pétrin dans lequel il s’est fourré !
Mais, ne nous leurrons pas ! Notre célèbre détective est loin de faire l’unanimité auprès de tous ! Avec Miss Mary Darlinda Brown-Field, l’échange de mondanités s’effectue sur un ton quelque peu sarcastique !
Vous auriez peut-être hérité de son physique au lieu de vous voir affligée de cette hideuse galoche – elle désigna le menton de Mary. (P. 62)
Vous n’êtes pas digne de racler la merde de mes semelles. Alors attention à ce que vous faites, vieille truie. Et je ne veux plus voir votre gros cul dans ma propriété ! (P. 63).
Mais, il en est de même avec le commissaire divisionnaire Wilkes.
Quoi ? grommela aigrement le divisionnaire. Qu’est-ce que vous marmonnez, la sorcière ? (P. 109)
Un détective compétent ? Vous ne sauriez pas interpeller un ours s’il vous plantait ses dents dans le derrière ! se moqua Agatha. (P. 112)
Digne d’un Agatha Christie
L’on retrouve ici une enquête mêlant autant de personnages, tous aussi susceptibles d’être coupables et ayant un mobile que dans les romans de la célèbre romancière. La vérité, conclut Agatha, c’est que de quelque côté que je tourne les yeux, je vois surgir un autre suspect. (P. 173) Mais aussi une référence à « Bonnet d’âne » en page 136. Vous voulez dire le soir où je me suis enfouie sous la paille d’une vieille litière puant l’urine et le crottin d’ânesse pour échapper à un maniaque qui voulait me tuer d’une balle dans la tête ?
Alors, cette fois, ce ne sera plus accompagné d’une cup of tea que l’on dégustera ce petit régal debonne humeur et d’humour à l’English mais avec un verre de gin, de vin blanc ou, de préférence, d’un sherry of course !