Chapuzet, Jean-Charles
Policier & Thriller
Paris : Robert Laffont, 2024, 336 pages, 20 €

🙂 🙂 🙂 🙂 « Trop bon, comme le dit le dicton »

Bandit mène une vie de marginalité bien réglée dans sa caravane, avec son chien Nelson, ses activités de chasse et de pêche et ses sorties au bar du coin. Lorsque Mimsy débarque dans sa vie, avec ses tisanes, son yoga, son woofing, son naturisme et surtout son emprise sur lui, la vie de Bandit bascule.
« Que veux-tu faire quand tu seras grand ? Je veux braquer des banques !
Alors, tu seras bandit ! »
C’est comme ça que l’école lui a donné ce surnom.
Bandit, la cinquantaine, un peu bohème, et un peu alcoolique, vit avec son chien dans deux caravanes (une pour vivre, une pour dormir) en marge d’un petit village ou le bistro rassemble plus les foules que l’église d’en face. Entre lecture de l’atlas et parties de pêche, il gagne sa vie en bricolant à gauche, à droite, pour les propriétaires du coin.
Un jour, il est témoin d’un accident de la route, et, portant secours aux deux victimes, il fait la connaissance de Mimsy, et de son compagnon, l’Espagnol.
Il les emmène au bistro du village qui devient rapidement leur hôtel. Mais Mimsy tombe amoureuse de la région et décide d’y acheter une maison à retaper avec son compagnon, à quelques pas de chez Bandit.
Hypnotisé par la personnalité de cette fille, Bandit va beaucoup s’investir dans cette nouvelle relation, même trop pour certains. Il se lance dans le chantier de la reconstruction de la maison, chantier entrecoupé de séance de yoga naturiste, de tisanes et de soirées au coin du feu.
Bandit ne comprend pas toujours ce qui se passe autour de lui, mais l’attention que lui accorde Mimsy lui fait du bien.
Mais peu à peu l’emprise de Mimsy devient de plus en plus grande, et Bandit ne parvient plus à comprendre les intentions de sa chère amie. Pourtant, les premiers évènement auraient dû lui mettre la puce à l’oreille…
«  Toi, t’es trop bon parfois, et tu connais le dicton…, ajouta-t-elle en passant sa main sur la nuque de Bandit. »
S’inspirant d’un fait divers en Dordogne, Jean Charles Capuzet nous présente un polar qui n’en est pas un. Au risque de décevoir les puristes de la discipline, il n’y a ici qu’empathie pour le personnage principal, un Bandit, naïf et débonnaire. Le récit avance lentement, mais sans lenteur. Un récit sur la ruralité de nos jours, entre vieux labour et retour à la terre, au bio de luxe et aux soirées bohèmes.
Pour le polar, on repassera, mais quelle belle découverte littéraire autour de ce personnage attachant qu’est Bandit.
Pierre-Emmanuel Mullier

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