Convoi

Dans un futur proche, le monde se retrouve dévasté grâce à l’action de l’homme. L’omniprésence d’industries avides de profits, une pollution omniprésente et incontrôlable, le dérèglement climatique atteignant un paroxysme et un point de non-retour, des guerres civiles provoquées par des politiques extrémistes, … Tant de situations qui menèrent inexorablement à la destruction d’un monde civilisé et d’une terre florissante. Dans cet univers apocalyptique, la jeune Alex monte une équipe pour mener un convoi du Havre jusqu’à Marseille, dans le dessein de livrer des stocks de médicaments pour une firme pharmaceutique insatiable de lucre. Dans cette mission suicidaire, les problèmes ne manquent pas, entre les terrains arides et les nombreux groupes criminels qui peuplent ce monde dévasté.

Une œuvre qui plaît … ou pas

Cette œuvre se classe certainement dans la catégorie des ouvrages qui plaisent ou, tout du contraire, qui répugnent. Les points positifs ne manquent cependant pas : l’histoire, quoique d’une originalité toute relative, critique les fonctionnements de notre monde autodestructeur, tant dans nos pratiques de consommateur que dans nos mœurs. Le politiquement correct se retrouve dans les profondeurs abyssales d’une poubelle, et les sujets abordent, avec humour et satire, des thèmes liés à la violence, la sexualité, le monde, les sectes, etc.

Néanmoins, malgré ce fond des plus intéressants et nihilistes, des points négatifs surgissent au fil de la lecture. Les personnages ne s’avèrent pas des plus attachants et la vulgarité foisonne, parfois sans grand intérêt. Graphiquement, les dessins présentent un style brouillon dont la beauté toute relative ne plaira certainement pas à tous. Le scénario ne brille pas par son originalité, rappelant certains films ou ouvrages traitant de longues traversées du désert pour divers desseins. En résumé, un ouvrage à lire pour ses côtés décalé et satirique, mais le style des auteurs laissera de nombreux lecteurs perplexes.

Florian Masut