Quenehen, Martin (scénario); Vivès, Bastien (dessin); d’après Hugo Pratt
Bande dessinée
Bruxelles : Casterman, 2025, 168 pages, 22 €

🙂 🙂 Corto aux Îles Tuvalu

Mars 2022, Corto est à Sydney. Il y retrouve un vieux pote, Marcus, devenu complètement accro aux narcotiques. Alors que Corto s’apprête à laisser son ami se débrouiller avec son addiction, il est pris à partie par deux femmes : Teana, une avocate spécialisée dans la défense des activistes environnementaux, et Piper, ancienne commando de l’armée britannique. Toutes deux ont besoin de l’aide de Corto pour libérer une certaine Ai-Ling, retenue prisonnière sur les îles Tuvalu. À l’évocation du nom de la prisonnière, Corto ne discute même pas et se dit prêt à leur venir en aide. Il y voit en plus un moyen de sortir Marcus de son coma, ce dernier étant l’heureux propriétaire d’un hydravion, certes légèrement déglingué, mais qui se révèlera d’une grande utilité pour l’évasion de la dénommée Ai-Lin.

Mer de plastique et mafieux chinois

Troisième volume concocté par le duo Bastien Vivès (dessin) et Martin Quenehen (scénario) des aventures du célèbre marin imaginé par Hugo Pratt en 1967, ce « Jour d’avant » n’y va pas par quatre chemins. S’il reste encore quelques traits de la poésie qu’insufflait l’auteur italien aux pérégrinations de Corto, le côté surréaliste et absurde qui teintait certains de ses récits disparaît pour faire place à la grande aventure, celle qui vous happe dès les premières pages pour ne plus vous lâcher jusqu’à la fin. On y vit un atterrissage en hydravion sur une mer de plastique, des échanges de coups de feu nourris avec des flics-gardiens de prison surarmés ou encore des affrontements musclés avec de revêches mafieux chinois. Emmené par le trait quasi-cinétique et délié de Bastien Vivès, le récit -en noir et blanc, respect des origines pratiennes oblige- se dévore d’une traite malgré ses plus de 160 pages. Notez qu’un autre duo (composé des espagnols Juan Diaz Canalès et Ruben Pellejero) emmène en parallèle le marin à la boucle d’oreille en d’autres pérégrinations, toujours chez le même éditeur, avec déjà 4 tomes parus. Deux « reprises » complémentaires et partiellement respectueuses de l’œuvre originelle, ce qui est fort heureux, sans quoi on serait dans la simple et triste copie.
Nicolas Fanuel

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fill out this field
Fill out this field
Veuillez saisir une adresse de messagerie valide.
You need to agree with the terms to proceed