Une existence monotone et un train de vie soporifique, une entreprise qui vend le bonheur, de grands patrons corrompus et malhonnêtes, à première vue, la satire sociale Black Mirroresque proposée par Happytech semble intéressante. En effet, la BD explore diverses thématiques des plus actuelles, à commencer par la dépression, souvent le fruit des quotidiens trop répétitifs et vides de sens des employés de bureau. Dépression contre laquelle Xavier Guignard – l’employé de bureau dont il est question – tente de lutter grâce aux services d’une entreprise innovante : la fameuse Happytech ! Elle-même parodie des séminaires de bien-être et des coachs en développement personnel qui fleurissent chaque jour sur internet.
Plusieurs thématiques intéressantes, mais mal exploitées.
Malheureusement, la BD ne se révèle pas une expérience de lecture de rêve et relève, à mon goût, de trop de défauts pour apprécier le récit à sa juste valeur. Le plus gros d’entre eux étant la surabondance du texte. En effet, certaines planches débordent littéralement de dialogues, au point qu’on en oublie de regarder les dessins. Dessins, pour la plupart du temps, anecdotiques, même si très beaux, mais qui ne servent pas l’histoire. On ne comprend pas ce qu’il se passe en regardant les illustrations, mais en lisant le texte. Les personnages, statiques, racontent l’histoire plus qu’ils ne la vivent.
De plus, le rythme est trop lent, et l’intrigue trop longue à se mettre en place.
Pour conclure, même si Happytech propose des idées intéressantes et des personnages réalistes et attachants, c’est la forme du récit qui gâche complètement l’expérience de lecture, et qui nous fait refermer la BD relativement déçus. Néanmoins, l’intrigue reste intéressante et l’on aimerait savoir la suite, espérant un tome deux plus dynamique.