Pulixi, Piergiorgio ; traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux
Policier & Thriller
Paris : Gallmeister, 2024, 288 pages, 22,90 €

🙂 🙂 🙂 Les enquêteurs du mardi

Un type cagoulé rentre chez vous par effraction, il vous anesthésie et vous ligote tous, vous et vos proches. À votre réveil, il vous demande de choisir qui parmi ces époux.ses, filles, fils ou parents, saucissonnés et bâillonnés tout comme vous, il va tuer sous vos yeux. Vous aurez une minute pour choisir. Si vous n’y arrivez pas, il les tuera tous.
Après plusieurs effractions et meurtres de ce type, la police de Cagliari se retrouve sous pression de sa hiérarchie. Et pour cause, elle n’a pas pu recueillir le début d’une piste. Sur les dents, elle se décide à faire appel à Marzio Montecristo, libraire quarantenaire spécialisé dans le polar. Ce qui guide les policiers sardes à se tourner vers Marzio, c’est le club de lecture hébergé dans sa librairie. Baptisé « les enquêteurs du mardi » par ses membres (dont Marzio), le club a déjà pu, quelques années plus tôt, apporter une aide déterminante aux enquêteurs, dans le cadre d’une autre enquête particulièrement complexe.

Hommage aux « whodunit »

Auteurs de plusieurs polars situés en Sardaigne (« Le chant des Innocents » ; « L’île des âmes »…) et tous publiés en français chez Gallmeister, Pulixi nous arrive ici avec le premier volume d’une nouvelle série centrée autour du personnage de Marzio Montecristo. Amoureux transi d’Angela Dimase, une des deux flics à faire appel à lui, Marzio ne s’est jamais dévoilé à celle qui le considère comme son meilleur ami. Dès qu’elle lui parle de sa vie sentimentale, Marzio souffre le martyre. Quant à sa librairie, elle vivote, notamment parce qu’il est incapable de cacher sa mauvaise humeur face à la bêtise de certains de ses clients. Seuls les moments de réunion avec ses enquêteurs du mardi, réunions où ils évoquent les grands maîtres du genre, les Agatha Christie, les Michael Connelly et autres Raymond Chandler, seules ces réunions où la vraie et bonne littérature se marie avec bonheur aux vins fins et aux mets délicats, seules ces réunions lui donnent encore assez d’énergie pour ne pas se débrancher de l’humanité. Mais Marzio n’est pas seul et, à ses côtés, ce sont plusieurs personnages plutôt bien typés et crédibles qui habitent cette première enquête habile, ultra-référencée (les amateurs de polars type « whodunit » seront aux anges) et nerveuse à souhait. Entre rebondissements bien placés et humour sarcastique, on ne s’ennuie pas une minute. Une lecture idéale pour les afficionados de littérature policière qui préfèrent l’humour aux déferlements d’hémoglobine.
Nicolas Fanuel

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