Bartz, Julia ; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laurent Boscq
Policier & Thriller
Paris : Sonatine, 2023, 446 pages, 24.50 €
🙂 🙂 Bienvenue à Blackbriar
Au fil des décennies qui façonnèrent sa carrière, la romancière Roza Vallo garda un voile de mystère autour de sa personne. Elle publia plusieurs romans mêlant épouvante, sexualité et psychologie, mais ses apparitions publiques demeurèrent sporadiques, dévoilant néanmoins sa personnalité désinvolte, calculatrice et intelligente. La surprise frappe le vaste monde des écrivains et écrivaines lorsqu’elle décide d’organiser un séminaire privé dans son manoir, Blackbriar. Ainsi, cinq jeunes autrices, dont Alexandra, se retrouvent invitées dans cet endroit lugubre reculé de la civilisation, afin de devenir les prochaines grandes plumes du siècle. Cependant, entre écriture et tensions sociales, quelques étrangetés apparaissent à Blackbriar et l’une des participantes disparaît mystérieusement.
Un huit clos intriguant
Dans ce premier roman, Julia Bartz tarde à développer son intrigue. La première moitié de l’ouvrage place la situation qui mène à Blackbriar : la présentation des protagonistes, notamment Alex et Wren dont l’amitié détruite influencera les relations des personnages au sein du manoir ; des bribes d’informations sur le caractère de Roza Vallo et les mystères qui tournent autour d’elle ; le développement des premières relations entre les cinq autrices ; etc. Cette partie du récit s’avère particulièrement longue et parfois inintéressante. Julia Bartz s’attarde quelquefois sur des détails anodins qui ralentissent davantage le fil de l’histoire et n’offre pas une compréhension plus poussée des situations. Il faut attendre la deuxième moitié de l’ouvrage avant que l’intrigue ne se lance réellement, avec la disparition d’une autrice et la découverte de moult mystères liés à Roza Vallo et son manoir. Cette seconde partie offre un récit plus construit, parfois légèrement prévisible certes, mais prenant. Les rebondissements s’enchaînent et offrent une vision plus complète du caractère manipulateur de Roza Vallo, qui demeure le personnage le plus abouti. A l’inverse, les principales protagonistes que sont Alex et Wren manquent cruellement de personnalités fortes et semblent soumises aux événements.
En résumé, La Reine du Noir possède un potentiel non négligeable. L’autrice place de nombreux indices dans toute sa narration qui prennent sens lorsque la véritable intrigue se lance. Néanmoins, la première partie de plus de 200 pages ternit l’expérience du lecteur, qui doit indéniablement s’accrocher afin de découvrir l’univers de Julia Bartz. Une expérience littéraire qui se termine sur une belle note, mais il s’avère difficile de mettre de côté les défauts de l’ouvrage.