Brookmyre, Chris ; traduit de l’anglais (Ecosse) par Céline Schwaller
Policier & Thriller
Paris : Métailié, 2021, 374 pages, 22 € (Bibliothèque écossaise)
🙂 Secrets inavouables
Alors qu’il connaît une gloire médiatique sans précédent pour sa méthode de dénonciation des théories complotistes, le professeur Max Temple décède brutalement chez lui. Quelques temps plus tard, toute sa famille se retrouve au Portugal, dans la maison de vacances des parents. L’idée de la mère, une ancienne star de cinéma à la plastique toujours avantageuse, est de rendre un hommage discret au défunt, loin des feux de l’actualité. Elle y voit également une occasion de renouer des liens familiaux relâchés pour de sombres raisons qui, au fil de ce séjour de plus en plus tendu, referont surface.
Un dénouement attendu
Disparition dramatique d’un bébé 16 ans plus tôt, soupçons de pédophilie, manipulation mentale, course au pognon, n’en jetez plus : dans la famille Temple, quand on déterre les secrets de famille, c’est du lourd. Au fil d’une intrigue qui alterne des faits remontant à 2002 avec ceux du temps du récit (2018), ce sont toutes les turpitudes familiales qui seront évoquées, à tour de rôle par les différents intervenants et toujours assorties de leur vision personnelle. Le père défunt en prend largement pour son grade, sa femme n’est pas épargnée et chacun des enfants à présent adulte éprouve du mal à cacher son lot de névroses. Si l’on évolue avec plaisir au fil d’un récit qui ménage un honnête suspense et qui alterne les lieux et les époques avec bonheur, « L’ange déchu » pêche par contre un peu par certaines longueurs, notamment dans l’attention apportée à la psychologie des personnages. Creusés à l’excès, les frère, soeurs et parents entraînent ainsi leur histoire en des territoires qui n’apportent pas grand chose à l’intrigue principale, et finissent par ralentir sa course vers un dénouement assez attendu. De l’Agatha Christie sans la concision de la grande dame et qui plaira aux amateurs de polar très très classique.