Camilleri, Andrea ; traduit de l’italien (Sicile) par Serge Quadruppani
Policier & Thriller
Paris : Fleuve éditions, 2023, 283 pages, 20.90 €
🙂 Ca tourne à Vigàta !
Vigàta est en effervescence : une équipe de télévision suédoise est venue filmer une « fique-chionne » se déroulant dans la petite ville portuaire des années 50.
Pour récolter un maximum de sources visuelles, les habitants ont été priés de fouiller archives familiales et documents d’époque. C’est dans ce contexte que l’ingénieur en chef de la municipalité apporte à Montalbano six bobines intrigantes : de 1958 à 1963, son père a filmé une partie de mur dans la propriété familiale. Un simple plan fixe, filmé toujours le même jour de l’année, à la même heure. Que signifie ? Le mystère pique la curiosité de Montalbano.
Intrigue trop mince pour la carrure de Montalbano
Quelques enquêtes de Montalbano non traduites à ce jour sont encore à venir, se rassurent les fans du « Maigret italien ». « Le cuisinier de l’Alcyon », précédemment traduit, était la novélisation du scénario d’un projet finalement pas abouti. « Le filet de protection » a été pensé comme un roman à part entière. Son intrigue principale est pourtant bien mince. Une deuxième affaire vient à la rescousse de l’écrivain.
Las ! Les frasques des équipes de Montalbano et du tournage peinent à compenser une intrigue policière mineure. L’obsession de Montalbano pour la bonne chère prend soudain beaucoup de place, tout comme l’un ou l’autre élément assez anecdotique.
« Le filet de protection » est le premier roman à avoir été dicté par le Maestro après sa cécité. Le manque de créativité de Camilleri est-elle liée à cet évènement personnel et certainement douloureux ?
Notons la présence d’une lettre en guise de prologue, celle qu’adresse Serge Quadruppani, traducteur de l’œuvre de Camilleri depuis une vingtaine d’années, à l’auteur. Il y raconte le bonheur de traduire une langue originelle et originale, qu’il retranscrit admirablement. La verve d’Andrea Camilleri est intacte, réjouissons-nous.