Paris : Robert Laffont, 2019, 464 pages, 20 € (Collection La bête noire)
🙂 🙂 Dans la peau du tueur
Dans la capitale française, une vague d’attaques touche des femmes seules, laissées en vie après avoir été violées. Peu de temps après, une seconde vague, à la violence beaucoup plus affirmée, touche cette fois des couples. Les hommes sont -dans le meilleur des cas- battus et torturés avant que leur compagne ne soit violée sous leurs yeux -s’ils en ont gardé l’usage.
L’enquête sur les deux affaires se voit tout naturellement confiée à la brigade du viol et plus précisément aux capitaines Anthony Rauch et Marion Mesny. Ces deux-là travaillent depuis de nombreuses années ensemble. Rauch affiche un insolent taux de résolution et, malgré un aspect physique qu’il semble prendre un soin tout particulier à négliger, l’attrait qu’il exerce sur sa jeune et sportive collègue dépasse visiblement le cadre de l’amitié. Au-delà des apparences bon enfant, Anthony et Marion vivent chacun sous la coupe d’un passé douloureux et qui n’est sans doute pas étranger à leur capacité à se mettre dans la peau des monstres qu’ils pourchassent.
Mettre fin au carnage
Déjà scénariste pour la télévision, Antoine Renand (1979), signe avec « L’empathie »un premier roman distillant agréablement les ingrédients d’un thriller psychologique et ceux de la traque d’un tueur sériel dont la sauvagerie soulèvera le cœur des plus sensibles. D’une écriture plutôt stylée, il creuse alternativement la psychologie de ses flics et celle du tueur non sans éviter une certaine démesure dans les capacités mentales et physiques du tueur, ou dans l’habilité de Rauch à dresser le profil psychologique de ce dernier à partir de faits insignifiants pour le commun des mortels. Si l’intrigue souffre parfois de quelques longueurs, Renand fait néanmoins preuve d’une habilité certaine à la ponctuer de coups de théâtre à même de maintenir l’attention si besoin était. On s’attache finalement à Rauch, son histoire et ses motivations se font nôtres et, avec lui, on ne souhaite qu’une chose : que d’une manière ou d’une autre, il mette fin au carnage. Un bon thriller donc, qui traite le thème du tueur en série avec suffisamment d’originalité pour satisfaire les attentes des toujours très nombreux amateurs du genre.