1978, on retrouve les corps de deux jeunes sœurs, noyées et se tenant par la main.

Nous sommes dans la Marne et, 50 ans plus tard, les âmes de Marielle et Nathalie semblent toujours errer dans l’EHPAD du village.

C’est là qu’intervient l’autrice en enquêtant, en recherchant dans les souvenirs des uns et des autres mais aussi dans les archives, car À défaut de souvenirs, parcellaires ou non, il faut s’enquérir de sources écrites et officielles. P. 72

Tout un travail de recoupement de témoignages fiables ou moins, bienveillants ou moins, une confrontation au silence, celui de tout un village.

Pourquoi ?

Pour oublier le drame ? Pour enfouir volontairement des souvenirs difficiles ? Pour préserver les générations suivantes ?

Une lecture comme un roman

Tout en gardant toujours une place neutre, la romancière et journaliste passionnée de faits divers se questionne, se documente, s’intéresse à cette famille un peu en marge du village, aux rumeurs, aux jugements, à la curiosité malsaine et l’intervention des médias, si rapide en pareilles circonstances.

Au travers d’une lecture comme un roman, magnifiquement écrit et très court, Manon Gauthier-Faure nous livre, une histoire vraie, à laquelle, elle a pris soin d’apporter quelques nuances en changeant les noms des personnes et des lieux par respect pour la famille.

Elle s’intéresse aussi à tous les points de vue, sans jugement, prétendant : La question de l’existence des fantômes m’intéresse depuis longtemps parce qu’elle est aussi impénétrable que rejetée par nos codes sociaux. P. 33

Un genre différent, intéressant et percutant.

Hélène Monin