La brigade criminelle du SRPJ de Versailles est confrontée à une série de meurtres apparemment sans lien entre eux : les victimes se révèlent extrêmement différentes l’une de l’autre, et ce à de multiples égards (sexe, âge, classe sociale, profession) et le modus operandi du tueur varie sans cesse. Une seule constante : la cruauté dont ce dernier fait preuve envers ses victimes. Secondé par une équipe solide et compétente, Seth Kohl, le nouveau chef de groupe de la brigade criminelle, traîne derrière lui un lourd passé qui ne va pas tarder à remonter à la surface et à interférer sur l’enquête en cours.
Neuvième roman
Il s’agit déjà ici du neuvième roman de Ghislain Gilberti, peu connu du grand public certes, mais qui, notamment grâce à sa « Trilogie des ombres » a su se créer le buzz sur les réseaux sociaux, générant un cercle d’afficionados sans cesse grandissant. Ayant pratiqué de nombreux métiers auparavant, il se consacre à présent entièrement à l’écriture de polars. Nous n’avons pas lu les huit titres précédents : notre avis ne concernera donc que cet « Évangile de la colère ».
Un récit qui se lit pour son intrigue, pas pour son style
D’une lecture rendue aisée par sa structure extrêmement linéaire, l’intrigue ne surprendra pas par son originalité, mais elle ne devrait pas non plus décevoir les amateurs de chasse au tueur en série, chasse dans laquelle l’intensité de la sauvagerie du criminel n’a d’égale que la détermination des policiers lancés à ses trousses. On n’est pas loin du grand bal des stéréotypes et des ressorts littéraires manichéens : le tueur est une crapule finie (il a certes un passé difficile mais si tous les enfants battus devenaient tueurs en série, où irait-on ? Zéro circonstance atténuante donc), et les flics (hormis les quelques ripoux de la bande) s’imposent tous comme des personnages positifs, chacun dans leur genre (le supérieur hiérarchique bienveillant avec sa sœur et collègue, l’analyste de scènes de crimes hyper-pro et le chef de groupe un peu rude mais déterminé à éliminer ce que la planète compte de dangereux malades mentaux). Au point que le sentiment d’une certaine complaisance de l’auteur envers les forces de police nous est régulièrement venu à l’esprit durant notre lecture. Le style se révèle dépouillé et direct, sous-tendu par une langue et un vocabulaire quasi-parlés : on est ici dans un récit qui se lit pour son intrigue, et pas parce qu’il revêtirait l’une ou l’autre caractéristique permettant d’en faire une œuvre littéraire : une voix, un souffle, des personnages profonds qui s’interrogent et qui reflètent la société dans laquelle ils évoluent.
1 Commentaire. Leave new
Un grand merci pour ce retour.
J’en suis ému aux larmes…
Gys