Ragnar Jonasson, Katrin Jakobsdottir ; traduit de l’islandais
Policier & Thriller
Paris : La Martinière, 2023, 448 pages, 22.50 €

🙂 🙂 🙂 Cold case

La disparition étrange d’une jeune fille de 15 ans, 30 ans plus tôt sur l’île de Videy, non loin de Reykjavik en Islande, une enquête qui a fini par s’éteindre depuis tout ce temps, un flic rongé par la conscience d’avoir été « orienté » ou « interdit » d’interroger l’un ou l’autre témoin trop bien placé dans la société mais une enquête qui reprend grâce à la perspicacité d’un journaliste et à l’engouement des lecteurs à chaque anniversaire de la disparition de Lara.

Enquête écrite à 4 mains

D’abord réelle avec Ragnar Jonasson, l’un des auteurs de polars islandais les plus reconnus au monde et Katrin Jacobsdottir, la Première ministre d’Islande, qui décidèrent, en 2020 autour d’un dîner, d’allier leur passion commune pour les romans policiers (décrit dans la postface) et qui ont réussi à amener le lecteur dans un suspense haletant, une enquête piétinée de non-dits, une menace sous-jacente permanente face à la vérité tenue secrète et une plongée entre 1956 et 1986.

Ensuite fictive, avec Valur (le journaliste) et Sunna (sa sœur) qui mènent l’enquête dans un dédale de mémoires incertaines, de faits trop lointains, de vérités autoritaires comme Olöf et Ottar qui allaient de nouveau devoir accorder leurs violons P.103 ou encore de « gros bonnets » impliqués d’une manière ou d’une autre peut-être à cause d’un terrible secret commun ? P.326

L’enquête piétine surtout dans une première partie où sont déployés pléthore de personnages principaux (dont une liste est établie avant toute chose), ce qui amène le lecteur, d’un premier abord, à se demander s’il saura suivre (surtout que tous ces noms comme ceux des rues et autres sont imprononçables) mais très rapidement, il est rassuré car ils sont distillés un peu à la fois avec pour précision les rôles et fonctions de chacun dans une atmosphère de 200èmeanniversaire de la nation pendant lequel les présidents Reagan et Gorbatchev se rencontrent.

La seconde partie, entamée avec un fait inattendu, amène un rebondissement important et la continuité de cette enquête vieille de 30 ans, que certains, visiblement, ne souhaitent pas déterrer !!

Reykjavik

La capitale islandaise en titre gras sur une couverture magnifique représentant Videy, l’île côtière située non loin de la métropole, deux cartes, une grande police d’écriture, des personnages hauts en couleur, une perspicacité sans faille des « enquêteurs », des références à Agatha Christie avec une dédicace en début de roman, des petites infos intéressantes avec des notes en bas de page sur les traditions islandaises comme en page 80, 125 ou 126 par exemple.

Bref, une histoire dans laquelle le lecteur est happé tant la lecture est addictive.

Hélène Monin

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