Claret, Alain
Policier & Thriller
La manufacture des livres, 2018, 440 pages, 21.90 €
🙂 🙂 Disparu, tu as disparu...
Thomas est en Libye afin de tenter d’infiltrer des conseillers militaires. L’objectif de son travail d’investigation est de nourrir une future écriture. Thomas rencontre Tom, un photographe, quand un tir de mortier souffle le petit groupe. Tom meurt, tandis que Thomas est fait prisonnier.
Son séjour en cellule va durer de longs mois, entre solitude, manipulations psychologiques et attente des tractations politiques en cours. Une femme terrorisée partagera sa cellule durant deux jours, sans qu’il puisse échanger un mot avec elle. Elle sera emmenée ; il ne la reverra jamais.
Libéré, Thomas est soupçonné de travailler pour les renseignements. Il se reclut dans la maison de son père récemment décédé. Entouré par la forêt, il entame l’écriture de la vie de Tom. Son quotidien est peuplé de fantômes. Le Vieux, Tom, Ripley, auxquels se joint la fille d’Hannah Morgenstern, une ancienne amante. Loufried, 20 ans, a disparu sans laisser de trace. Se battant avec ses propres démons, Hannah réapparaît dans la vie de Thomas afin de lui demander de la retrouver.
Polar atypique, « Un pays obscur » est doté d’une écriture particulièrement remarquable, poétique. La mélancolie est plus prégnante que la trame policière. Pourtant, les deux cohabitent avec bonheur, créant une atmosphère mystérieuse adéquate. La thématique de la relation père-fils est intéressante, l’évocation du Vieux – très beau personnage – par différents protagonistes réussie. La maison du Vieux, la proximité de la forêt, les tentatives d’intimidation envers Thomas, des disparues et des morts… Savant cocktail grâce auquel Alain Claret nous emmène de façon naturelle, fluide. Le long dénouement nécessite une certaine attention, le lecteur ayant l’impression de louvoyer entre rêve et réalité. A quel point Thomas est-il rentré abimé de son expérience libyenne ? En est-il vraiment libéré ? Lisez, on ne peut que vous le recommander.