Di Giorgio, Jean-François (scénario) & Des Dorides, Fabrizio (dessin)

Bande dessinée
Toulon : Soleil, 2024, 52 pages, 15,95€

🙂 🙂 Du western blindé à l’adrénaline

Premier tome d’un récit qui en comptera trois, « Cinq jours pour mourir » plante le décor, sans pour autant priver ses lecteurs de quelques scènes d’action assez crues et dans lesquelles l’hémoglobine ne coule pas en doses homéopathiques.

Voleurs de chevaux

Le décor donc : le Far-West légendaire, juste après la Guerre de Sécession, avec ses colons, ses indiens déjà parqués en réserves et ses grands propriétaires terriens. Dans le Wyoming qui nous intéresse, une bande de mexicains voleurs de chevaux, menés par le cruel Diego, sème la terreur en s’attaquant aux ranchs isolés dont ils tuent sans vergogne jusqu’au plus jeune enfant, juste pour emmener quelques précieux canassons. Mais Diego en a marre de jouer petit bras et de ne gagner que deux-trois chevaux par attaque, aussi décide-t-il de s’en prendre au Creek Ranch, une grande propriété certes, mais qui « compte plus de gâchettes à son service que de têtes de bétail » selon son propre frère Juan. Pas de problème : Diego a un plan….
Au Creek Ranch justement, c’est l’effervescence : une des deux sœurs du propriétaire, Virginia, va se marier avec un jeune gandin nommé Bill, et de nombreux invités sont présents. Le jeune Bill ne semble cependant pas intéressé que par la mariée et sa garde du corps, une jolie brune au caractère bien trempé, paraît elle aussi animée par d’autres desseins que la stricte protection du futur marié….

Petit plaisir coupable

Avec « Wyoming, 1863 », le scénariste Jean-François Di Giorgio (« L’or des fous », « Samurai ») nous offre un western blindé à l’adrénaline : alors que les morts violentes succèdent aux allusions sexuelles, on ne croise qu’un nombre très limité de personnages dont les motivations soient autre que leur propre intérêt (ou, à la limite, l’envie de descendre le plus possible de chicanos). On peut imaginer que tout ce joli monde va se retrouver, dans les deux tomes suivants au cœur d’un joli huis-clos au grand air, un siège à la Fort-Alamo où la poudre va parler et où les motivations de certains, et le caractère d’autres, vont se révéler face à l’adversité incarnée par Diego et ses acolytes sans scrupules. Le dessin de Fabrizio Des Dorides nous rappelle celui de Swolfs (« Durango »), c’est très cinématographique, aéré et d’un dynamisme bienvenu, les gueules de certains personnages nous rappellent celles de certains acteurs de western ; l’ensemble se lit facilement et avec grand plaisir à partir du moment où on adhère au genre. Une réussite donc, un petit plaisir coupablequ’on ne boudera pas quand la suite sortira de presse.
Nicolas Fanuel

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