La Croix, Séverine de (scénario) ; Chimisso, Igor (dessin); couleur Silvia Fabris
Bande dessinée
Paris : Delcourt, 2022, 68 pages, 16.50 €
🙂 🙂 L’homme après l’apocalypse nucléaire
Premier tome d’une nouvelle série lancée par Delcourt pour cette rentrée 2022, Vegvisir, le Clan de Sif est un récit de science-fiction postapocalyptique qui a du charme, et dans lequel on aimerait croire… mais il manque quelque chose.
France, juin 2052. Après une catastrophe nucléaire qui condamne une partie du territoire, les hommes se scindent en factions et organisent le monde d’après. D’une part, les Skolls, qui vivent proches de la nature dans une sorte d’utopie douce au sein des forêts. Et de l’autre, les Lutéciens, une sorte de milice armée, violente, et restée trop proche de l’homme moderne pré-catastrophe. Au milieu de tout ça, deux enfants nés handicapés (sans doute le résultat de la catastrophe nucléaire) dont l’un d’eux sera assassiné par les Lutéciens. La suite est à découvrir dans la BD.
Le syndrome du premier tome
Vegvisir a beau tirer son épingle du jeu grâce à la beauté de ses illustrations, il n’en reste pas moins qu’il souffre du syndrome du premier tome. Un tome dans lequel on prend le temps de poser les décors, les personnages, l’organisation des clans, etc. mais qui ne démarre jamais vraiment, ou alors à la toute dernière page – ce qui est exactement le cas ici. On peut donc reprocher à ce premier tome un manque certain de rythme, et l’impression qu’au final il ne se passe pas grand-chose. On aurait aimé que les péripéties commencent bien plus tôt, quitte à ne pas tout connaître de l’univers mais à le découvrir plus tard. Les gros lecteurs de SF et de post-apo déploreront aussi le manque d’originalité du pitch.
Néanmoins, comme je l’ai dit, c’est par la qualité de ses illustrations et de ses couleurs que l’album excelle. Igor Chimisso et Silvia Fabris nous gratifient d’un très beau dessin qui rend parfaitement hommage à cette nature verdoyante qui a repris le dessus sur nos villes abandonnées. L’album est parsemé de quelques illustrations en pleine page pour nous présenter les différents villages et endroits traversés par les protagonistes : des forêts luxuriantes, des villages aux couleurs chaudes et réconfortantes, utopie lente qui mêle chasse, agriculture paysanne et énergie solaire.
Un véritable plaisir visuel
Pour conclure, mon avis est mitigé sur Le Clan de Sif qui est clairement le premier tome d’une série. Il est donc un peu tôt pour juger le scénario. Même si ce premier tome est lent et le pitch de départ pas très original, on espère que maintenant que l’intrigue principale est lancée, le rythme, l’action et la surprise seront au rendez-vous dans les prochains albums. D’une autre part, le travail sur les illustrations et la couleur est maîtrisé de bout en bout et c’est un véritable plaisir visuel de découvrir cet album. On attend la suite, donc, avec une certaine impatience et surtout l’espoir d’être surpris.