Un braquage sous haute tension. « On entre, on prend le fric, on ressort. Personne ne sera blessé ». Leur plan est sans risque. Le bijoutier ne portera pas plainte pour le vol car son argent est d’origine illégale. Damien, Élie, Audrey et Driss s’imaginent avoir trouvé la réponse miracle à tous leurs problèmes.
Un flic en chute libre. Fraîchement muté dans un groupe de surveillance, Olivier est loin d’imaginer que la planque qu’on lui a assignée fera de lui le témoin clé d’un cyclone meurtrier, dans le sillage d’un tueur glacial et méthodique que rien ne semble pouvoir arrêter. Des déserts du Moyen-Orient aux villes sombres et silencieuses du territoire français, quand la vindicte est en marche, plus rien ne peut vous sauver. Une traque haletante secouée de fausses pistes. Pur instrument de torture et de mort, il n’a pas de nom, pas de visage, l’habitude de tuer et un cimetière de cadavres derrière lui. Mais dans cette affaire, pas de contrat. Cette-fois-ci pour lui : c’est personnel. (quatrième de couverture)
Vindicte
Sire Cédric n’est plus. Il a changé de nom pour… Cédric Sire. Changement de maison d’édition également, et de style littéraire. Il explique son changement de nom car pour ses précédents romans, « Sire Cédric » venait d’un surnom d’adolescent qu’il avait gardé par jeu. Cela lui a permis de forger son identité littéraire depuis des années. Il ne veut plus avoir une étiquette trop connotée imaginaire/fantasy car il change de style littéraire. Le changement est léger : il s’agit juste d’une inversion : l’identité n’est donc pas complètement nouvelle. C’est donc son « premier » livre sous ce nom. Plongée directe dans un thriller pur jus. C’est ce qu’il voulait depuis longtemps déjà. Si l’on refait sa bibliographie, on constate que dans ses derniers romans, l’aspect thriller est de plus en plus développé avec une touche persistante de fantastique/fantasy. Le mélange était d’ailleurs particulièrement bien réussi. Avec Vindicta, il balaye les notes qui font référence à de l’irréel, du surnaturel ou du fantastique. Il embrasse clairement le genre du thriller sous toutes ses coutures. Adieu Sire Cédric donc. Quel déchirement en soi. Pour l’avoir suivi dès ses premières publications (souvenirs émus pour Angemort, déchirures et dreamworld), c’est un cheminement qui aura duré une dizaine d’années. Un auteur qui évolue c’est un plus, mais… Pour le lire désormais il faudra se catégoriser. Des lecteurs qui le découvrent pour la première fois devraient commencer par Vindicta. Cela leur permettra de ne pas trop être ancrés dans ce qu’il faisait avant. Pour les autres par contre, tout dépendra. Il y a les fans incontournables qui, quoi qu’il advienne, suivront l’auteur malgré ses changements. Il y a les fans a qui cette nouvelle forme littéraire laissera un goût amer. Je suis de ceux-là. Je n’ai pas retrouvé ce qui me prenait aux tripes dans ces œuvres précédentes. Je n’ai pas retrouvé cette palpitation et cette impatience. Je suis peut-être la seule.
Le roman commence avec un aparté là où la guerre sévit. On comprend bien vite les « militaires » au travers de leurs pensées et de leurs actes.
Ensuite nous passons à Toulouse. Quatre jeunes ont prévu un casse. Ils pensent couler des beaux jours après. Tout sera facile et tout ira pour le mieux. Mais le braquage ne se déroule pas comme prévu. Ils doivent prendre la fuite. Et là, des dommages collatéraux. Une petite fille est renversée par la voiture avec laquelle ils prennent la fuite. Elle finira par succomber à ses blessures.
Un policier, Olivier, fraîchement muté assiste à la scène alors qu’il est en planque.
Un tueur, évoqué partiellement entre temps, décime tout sur son passage. Les cadavres pullulent, les meurtres sont atroces. Ces 4 récits indépendants construisent les rouages du fil conducteur. Un fil bien emmêlé et nébuleux.
Un vrai thriller de A à Z. Des éléments forts, des éléments clés, un déroulement précis et bien alimenté. Aucun détail n’est laissé au hasard. C’est un point fort comme un point faible. Si le descriptif est important pour rentrer dans le récit et pouvoir tout visualiser, il peut parfois permettre de savoir bien à l’avance ce qui va se passer. Bien que des critiques utilisent les mots haletants ou addictifs, je n’y crois pas. Le roman est bien écrit, bien fait. Mais addictif peut être pas, haletant je ne trouve pas. Je n’ai pas eu le cœur qui battait plus qu’il n’aurait dû comme dans d’autres romans de Sire Cédric / Cédric Sire. Ce n’était pas à couper le souffle. Les personnages manquent de complexité et lorsque la fin survient, il est trop facile d’en deviner la clôture, le dénouement ou les surprises. Le pari est gagné, il écrit du thriller tel qu’on l’imagine (genre narratif utilisant le suspense ou la tension narrative). Peut-être la plume est-elle plus mature que dans les romans précédents, peut-être. Mais pas totalement. Le récit manque de complexité et pourrait amener une sensation de « déjà-vu » lors de la lecture. Même si les thématiques sont intéressantes (armée qui créée une unité pour tuer, délinquance…) et les personnages faits pour magnifier le roman (des écorchés de la vie, des corrompus, des âmes vengeresses), ce thriller reste un thriller de base.
D’un avis plus tranché et personnel encore, je dirais Sire Cédric n’est plus et il me manque déjà. J’ignore encore si j’aurai envie, pour le prochain roman de Cédric Sire, de tenter l’aventure.