Richard Kraft est interne en chirurgie pédiatrique au Carver Hospital, à Los Angeles. Au cœur de cette mégalopole, qui a renoncé à l’idée même de service public, la pression est permanente. Maladie du corps social, maladie du corps physique : tout est sur le point de se défaire, de voler en éclats. Dans cette atmosphère explosive, Richard et sa collègue thérapeute Linda essaient de soigner un groupe d’enfants malades, des enfants qui semblent en savoir plus long qu’eux sur l’âme humaine et recèlent tous des secrets étonnants. À leur contact, la thérapie peut basculer dans l’enquête, et l’Amérique révéler ses failles les plus noires.
Avec un humour grinçant et une empathie bouleversante, Richard Powers explore dans ce roman sous pression les racines de la survie et la mémoire de l’Amérique, grâce à une tribu d’enfants blessés mais, surtout, providentiels. (résumé de l’éditeur)
D’une langueur monotone…
Le résumé nous annonce un polar d’atmosphère, un roman noir sur la face cachée de l’Amérique, une dénonciation avec une touche d’humour et d’émotions. Bref, un synopsis bien alléchant. Mais à l’arrivée, voici un livre absolument incompréhensible où il ne se passe absolument rien et où vous naviguez en eaux troubles sans jamais comprendre de qui ni de quoi il parle.
Par exemple : « Kraft tripote un écarteur. Les voilà qui établissent leur camp de base juste au-dessus du pied de cette fillette. Dans l’hinterland absolu, aux marches les plus reculées de la vie, aussi loin du noyau de ce mystère autogéré que la circulation le permet. Et pourtant, le terrain est déjà effroyablement somptueux. Des fleuves tendineux creusent leurs canyons dans des strates si méticuleuses qu’elles dépassent l’aptitude du plus subtil des illustrateurs médicaux à en établir le relevé. La couleur, la texture, l’extensibilité, la résistance à la traction de ces conduites, traverses et câbles, les interfaces délicates des ligaments et des capillaires qui connectent des tissus antagonistes, tous les intermédiaires de cette fabuleuse économie politique, dont la complexité est reflétée le long de cet empilement hiérarchique jusqu’aux collagènes invisibles – cette préadolescente vivante et excavée mise à nu – ici, à portée de doigt, au ras de la paroi enveloppante, souple mais qui ne livre rien à ses correspondants, les instruments tâtonnants et invasifs de Kraft. »
Tout cela pour quoi ? Il vous faudra lire encore plusieurs pages de très longues phrases sans queue ni tête pour comprendre que le docteur Kraft devait opérer une adolescente pour retirer une tumeur située sur sa cheville. Opération qu’il n’a apparemment jamais pu mener à bien, un confrère devant intervenir pour le faire à sa place. Pour quelle raison ? Malgré la lecture des pages suivantes, je n’en ai absolument aucune idée….
Les phrases sont alambiquées, véritables envolées lyriques qui perdent tout leur sens. Les descriptions sont si enrobées de mots extravagants et d’un style d’écriture nerveux qu’il est impossible de rentrer dans ce récit, impossible de comprendre les situations. Les personnages absolument inconsistants et parfaitement caricaturaux (du médecin cynique désabusé par la vie, agacé par les parents de ses jeunes patients qui ne trouvent d’intérêt que dans la séduction des infirmières à lakinésithérapeute rebelle mais maternelle qui identifie chaque enfant par son prénom et non par sa pathologie, véritable mère Thérésa des temps nouveaux mais qui finit évidemment en couple avec le dit médecin). Et que dire des enfants, parfaits cas sociaux abandonnés par des parents complètement perdus ? Qu’ils passent fugacement dans ce livre tels des âmes errantes, certes, mais surtout comme des personnages absolument insignifiants…
C’est un livre complexe, non pas par son intrigue mais bien par son langage et son style. Une pause détente avec un bon livre en main ? Évitez « Opération âme errante », il vous refilera juste une belle migraine. Pour ma part, j’ai vainement essayé pendant des jours et des jours de d’avancer dans sa lecture mais, lassée et passablement agacée, je l’ai laissé tomber au bout de 190 pages.
Merci pour votre critique d’Opération âme errante. Cela me rassure de voir que je n’ai pas été le seul à souffrir tout au long de la lecture de ce récit, dont effectivement, je n’ai rien retiré. Je suis péniblement arrivé au bout de ces quasi 600 pages, gardant l’espoir d’un éclaircissement du style, mais je me suis senti bien peu récompensé de mes efforts. J’aurai du mal à recommander la lecture de ce livre à quiconque et je suis impatient de me replonger dans un véritable roman.
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Merci pour votre critique d’Opération âme errante. Cela me rassure de voir que je n’ai pas été le seul à souffrir tout au long de la lecture de ce récit, dont effectivement, je n’ai rien retiré. Je suis péniblement arrivé au bout de ces quasi 600 pages, gardant l’espoir d’un éclaircissement du style, mais je me suis senti bien peu récompensé de mes efforts. J’aurai du mal à recommander la lecture de ce livre à quiconque et je suis impatient de me replonger dans un véritable roman.