Paris : Delcourt, 2020, 253 pages, 27.95 € (Outsider)
🙂 🙂 🙂 🙂 Un OVNI qui va faire date dans la BD
Unplugged.
Dure réalité quand on se déconnecte du monde virtuel dans lequel on évolue. Mais si Fin a décidé de faire un pas de côté, c’est pour se protéger. De qui, de quoi, elle ne le sait pas vraiment. Si ce n’est qu’il y a quelques mois, elle a mis en place une toute nouvelle application si novatrice et si puissante qu’elle a attiré les convoiteurs et autant d’acheteurs vers un programme qui permet au mental de créer n’importe quel objet, un peu comme une imprimante 3D mentale.
Mais quand elle reprend conscience, c’est comme si sa mémoire s’était formatée, elle n’a plus vraiment de souvenirs de ce qu’il s’est passé, mais pire, rien dans le monde réel ne la rattache à sa personne. Elle erre en marge de la société en tentant de remonter le fil du temps et comprendre ce qui lui est arrivé. Mais peu à peu, elle découvre que le temps presse si elle veut reprendre le contrôle d’elle-même et de son programme.
Intriguant par son fond, surprenant par sa forme.
La lecture demande une certaine concentration et une nécessité de s’attarder sur les détails, ce qui demande une certaine énergie. Mais c’est vraiment la volonté des auteurs de nous plonger dans la même situation que leur héroïne, perdu dans un monde qui lui est devenu inconnu et dont elle ne comprend pas le fonctionnement. On se retrouve dans le même état et tout comme elle, on est un peu perdu au début.
Mais au-delà de la narration, quel chef-d’œuvre. Une superposition de couleurs, de styles, de texture, de perspectives et de transparences, entremêlés avec énormément de justesse et de sensibilité, qui font de cette BD un véritable ovni. Il y a un avant et un après Square Eye.
Alors, ouvrez bien les yeux, ça ne fait que commencer, car Mill et Jones en ont encore sur la pédale. Leur projet est avant-coureur et nous promet de belles pépites (ou météorites) à venir…
Une ouverture dubitative qui s’achève par un grand wouaw et qui nous invite à une nouvelle lecture…