Philippe Clerc, septuagénaire niçois, se réveille un matin dans le lit d’une jeune et belle inconnue. Il ne se souvient ni de ce qui s’est passé ni même comment il a atterri dans son lit. Toujours est-il qu’ils sont complètement nus tous les deux et qu’il y a deux problèmes : d’abord, à son âge, les rapports intimes sont devenus très compliqués et d’autre part, la bombe à ses côtés est plus que morte.
S’ensuit pour lui, l’arrestation, les avocats qui se bousculent pour le défendre, l’intimidation, la violence et ce nom : Massena, celui de son vieux pote, mort depuis deux ans.
Il n’aura de cesse de se sortir de ce traquenard sur fond de mafia locale.
Humour caustique
C’est dans un style sarcastique et une écriture crue mais fluide et agréable que se laisse savourer ce roman sans pudeur mais empreint de vérité.
Sous ses airs de personnage borderline dans ses propos et dans ses actes, Philippe Clerc est un homme très cultivé, un intellectuel utilisant de nombreuses références à des personnalités connues, musiciens, écrivains, politiciens, … .
La variation constante entre langage châtié et cru et les expressions cocasses utilisées font de cette lecture un régal ressemblant à un cabinet de curiosité.
« Que dalle. J’écoute que dalle. Vous n’êtes peut-être pour rien dans cette nouvelle embrouille, mais, merde, il faut bien que mon juste courroux trouve son exutoire, comme aurait dit Racine ». (P.58)
Un homme loyal
Philippe Clerc a du caractère, c’est indéniable ! Et, il n’a nullement l’intention de subir ce qui lui arrive même si, dans un premier temps, il ne comprend rien à la situation, si improbable soit-elle. Il est vrai qu’il a pratiqué, dans un temps révolu, quelques magouilles dans son milieu professionnel mais tout cela ne justifie pas de devenir le bouc émissaire d’une histoire sordide.
Il est loyal tant en amour qu’en amitié mais commence sérieusement à douter de ses amis et il comprend rapidement qu’il ne pourra vraiment compter que sur lui pour comprendre ce dans quoi il est empêtré et trouver les solutions pour s’en sortir.
La belle compromise
Une belle femme, une belle ville, toutes deux compromises, malgré elles, dans une toile d’araignée géante et sanglante.
Nice la belle, Nice la tempêtueuse, Nice la tumultueuse, Nice la mafieuse…
Un univers de malversations, de mensonges, de mafia, de convoitises. Un monde politique où la manipulation est de mise, où la franc-maçonnerie a sa place et où les anarchistes essayent de se frayer un chemin. Voilà à quoi est confronté notre protagoniste dans son enquête, sa course contre la montre, pour se sortir du complot monté de toute pièce par des hommes aussi haut placés que véreux.
« Que ton affaire pue tellement qu’elle attire les pires charognards. D’un autre côté, ça sent tellement le complot que ça plaide en faveur de ton innocence ». (P.61)
Alors, pourquoi Philippe Clerc, septuagénaire niçois, est-il le coupable idéal ? A vous de le découvrir…Moi, c’est fait !