Paris : Les Arênes, 2021, 350 pages, 20 € (Equinox)
🙂 🙂 🙂 🙂 L’effet papillon de la révolution numérique
Mettre le doigt dans l’engrenage
Tout commence par Abel, jeune étudiant, qui se lance comme auto-entrepreneur pour financer ses études tout en donnant un petit coup de pouce aux finances de sa mère.
Il s’achète un bon vélo et devient coursier pour une plateforme de livraison de repas à Paris. Le travail est simple : une fois l’appli téléchargée, elle vous fait parvenir des commandes : aller chercher un plat chez un restaurateur participant et le livrer au domicile du client.
Tout démarre relativement bien mais peu à peu, Abel se rend compte que la concurrence est rude et que son intégrité ainsi que ses études vont être mis en péril…
En même temps, dans un container de squat, au bord de l’autoroute, Léna répare les vélos défoncés des livreurs, pour la plupart, marginaux, sans papiers ou mineurs…
De son coté, Igor, jeune avocat en attente du dossier qui fera date, trouve dans cette situation, une occasion d’être enfin pris au sérieux : prendre la défense du nouveau prolétariat de l’ère numérique.
La dégradation des conditions de travail, le trafic des marchands de comptes, la concurrence violente, la manipulation de l’appli, … voilà le terreau de la révolte. Et quand tout ce petit monde se rencontrera et prendra conscience de sa condition, « …il suffira d’une étincelle… pour allumer le feu » !
Comme un coup de pédale !
Ce roman est hyper documenté sur la condition des livreurs et l’uberisation de leur travail. Benoit Marchisio connait bien le sujet et la réalité de l’exploitation des coursiers. La pertinence des personnages, le juste équilibre de narration entre actions supersoniques et moment de partage et de questionnement, … tous les éléments qui font de ce roman un bon roman. A lire et à partager car, quel que soit notre rôle dans cette révolution, nous sommes tous complices…