Sten, Viveca ; traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Policier & Thriller
Paris : Albin Michel, 2021, 525 pages, 21.90 €
🙂 🙂 Hors de contrôle
Andreis Kovac est un homme redoutable tant dans le milieu de la drogue que chez lui. Mina, sa femme, en fait d’ailleurs régulièrement les frais !
Nora Linde, devenue procureure, essaye par tous les moyens de le faire tomber pour fraude fiscale puisque son trafic de drogue est infaillible.
Elle devra faire preuve de beaucoup de ténacité, de chance et d’audace pour contrecarrer ce malfrat d’une cruauté et d’une violence rare, surtout quand son épouse sera mise sous protection avec son bébé.
Un roman emplit de duos improbables avec leurs blessures actuelles ou passées, leurs charismes et leurs convictions profondes…
Mina, la belle et Andreis, la bête
Une histoire d’amour qui avait bien débuté tel un conte de fées jusqu’au jour où tout a basculé… Pourquoi ? Comment ? Quand exactement ?
Les premières pages du roman débutent avec une tension palpable, celle de Mina, jeune femme battue et sous emprise de son mari depuis des années. Quoi qu’elle fasse, elle finit toujours par devenir la proie de la violence intense d’Andreis.
Un jour, sans doute celui de trop, elle est sauvée de justesse et mise sous protection par la police dans un centre pour femmes battues. Sera-t-elle assez forte pour surmonter ses blessures physiques et psychiques ? Aura-t-elle le courage de témoigner contre son mari afin qu’il soit mis hors d’état de nuire ?
Pour Andreis, la famille c’est sacré et il est totalement chimérique qu’il soit séparé de sa femme et de son fils. Aucune trahison n’est envisageable ! C’est alors un homme totalement incontrôlable, dont la brutalité et la cruauté vont devenir exponentielles, qui agira en toute illégalité et sans aucun scrupule ni réserve pour retrouver sa famille.
Nora, la téméraire et Thomas, le mélancolique
On retrouve notre duo inséparable mais cette fois, c’est Nora qui gère une enquête plutôt financière à défaut de judiciaire tant il est difficile d’alpaguer ce baron de la drogue qu’est Andreis Kovac pour ces faits où il reste intouchable.
Thomas est toujours là comme consultant et protecteur de son amie mais en toile de fond, un peu en retrait. On le sent surtout empreint d’une grande lassitude tant dans sa séparation d’avec Pernilla et les difficultés de communiquer autour du bien-être de leur fille Elin que dans tous les changements constants dans la police.
De son côté, Nora mène une vie presque parfaite avec Jonas et les enfants. On la retrouve néanmoins toujours aussi professionnelle, même un peu trop quand c’est au détriment de sa famille.
C’est la Nora au grand cœur, toujours prête à aider son prochain mais ne va-t-elle pas un peu trop loin cette fois encore ? Envisage-t-elle la mise en danger de sa propre vie pour en sauver d’autres ? Jusqu’où est-elle inconsciente ou trop altruiste ?
Bosnie, la meurtrie et Suède, l’étincelante
Une histoire rythmée par des chapitres courts faisant des allers-retours constants entre :
D’une part, la guerre en Bosnie en 1992, l’enfance d’Andreis, ces joies et surtout les traumatismes vécus durant cette période de barbarie avant d’enfin évacuer le pays dans un déracinement incommensurable. Peut-être une manière d’expliquer son fonctionnement ou plutôt ses disfonctionnements ? En tous les cas, il y est question de loyauté envers la famille. Dans son monde, la famille passait toujours en premier. P.154
De l’autre, Stockholm en 2016 et ses quartiers d’affaires ou huppés aux cadres idylliques et puis, les nombreuses îles. Cette fois, c’est Runmaro que l’on décrira le plus mais bien entendu, Sandham ne se fera pas oublier même si dans ce tome, elle y a moins d’importance.
Un roman bien ficelé et haletant de la première à la dernière page. D’ailleurs, ce dernier sms suggérerait-il une suite ?