Alex Michaelides ; traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Elsa Maggion
Policier & Thriller
Paris : Calmann-Lévy, 2021, 375 pages, 20,90 €
🙁 Meurtres à Cambridge
Mariana est Londonienne, d’origine grecque. Devenue psychothérapeute après une carrière dans l’enseignement, elle peine à se remettre du décès accidentel de son compagnon, Sebastian, un an plus tôt. Leur fille adoptive, Zoé, étudie dans la prestigieuse université de Cambridge.
Un soir, Zoé lui téléphone, paniquée : une jeune fille a été retrouvée morte, sauvagement assassinée. Zoé pense qu’il s’agit de sa meilleure amie, Tara, disparue la veille au soir. Mariana se voit contrainte de retourner à Cambridge, où les soupçons se tournent très vite vers leur professeur de grec ancien. Edward Fosca avait surnommé certaines de ses étudiantes « les Muses »….Tara faisait partie de ce groupe. Une autre muse est retrouvée morte.
Thriller de facture classique
Autant le dire d’emblée : j’aime qu’un roman policier fasse pareil. Aille droit à l’intrigue, et ne s’encombre pas de contextualisations ou retours vers le passé inutiles. Que les dialogues sonnent juste, aussi, et non superficiels. Avec « Les muses », j’ai souffert immédiatement. D’autant plus que les héroïnes fragiles et tourmentées par la mort d’un proche me laissent un peu de glace. Un peu trop vu dans le paysage du thriller, depuis Mary Higgins Clark notamment.
Certes, chacun ses goûts, affinités. Le thriller psychologique ne fait pas partie de mes préférés, mais j’avais été attirée par le cadre d’un campus tel que Cambridge, et l’aspect mythologique pouvait apporter un angle d’approche original. Las ! N’est pas Donna Tartt qui veut. Alex Michaelides ne fait montre d’aucun style, et son livre est truffé de lieux communs et raccourcis douteux sur l’âme humaine. Le personnage de Mariana, censée être psychothérapeute, s’en trouve décrédibilisé.
De plus on soupçonne rapidement le nœud de l’intrigue, sans pouvoir définir les tenants et aboutissants. Mais un coup d’œil à la fin du livre a conforté mon hypothèse, et m’a perdue à jamais.
Dénouement sans surprise, donc, voire pathétique, intrigue assez classique (sans faire allusion à une période de l’histoire grecque) et absence de style sont les impressions laissées par une laborieuse lecture, dont je ne suis pas venue à bout.