Deux jeunes femmes sont enlevées et séquestrées dans une maison isolée à quelques heures d’intervalle.
Delphine, 22 ans, étudiante en histoire de l’art et issue de la bourgeoisie, qui tient absolument à se défaire des chaînes de son éducation trop conservatrice en ayant une vie débridée, alcool, drogue et sexe à gogo.
Maëlys, issue d’un milieu précaire, boulimique, homosexuelle, sensible au regard des autres, aux moqueries vécues à l’adolescence, méfiante face à la méchanceté gratuite.
L’une d’elle parviendra à s’enfuir mais restera obsédée par cet homme en noir, au regard autoritaire et à la violence silencieuse.
Quant à cette peinture de L’île des morts d’Arnold Böcklin…
Une enquête qui piétine…
Même si elle est menée majestueusement par le capitaine Romain Mandier de la Crim’ à Lyon. Celui-ci consciencieux, sensible et surtout très stressé doit faire face à une situation peu commune. Il y a bien quelques éléments intéressants à l’avancée de l’enquête mais une pièce essentielle y fait défaut.
Et pour couronner le tout, les parents d’une des victimes et la presse font pression, pointant du doigt l’incompétence des services de police. L’article se terminait sur l’état de santé de….et concluait en fustigeant la police. P. 136
Il peut alors compter sur l’arrivée impromptued’Erwan Colomb, sacré opportuniste mais aussi psychologue et criminologue ayant mis au point un logiciel performant dans la recherche criminalistique.
Ce dispositif ne suffisant pas et la zone d’ombre se cachant dans le subconscient d’une des victimes, ils se feront aider de Jessica,éminente psychotraumatologue, spécialisée dans l’amnésie dissociative. En d’autres termes, la profondeur à laquelle l’être humain peut enfouir ses souvenirs. P. 14
Voyage au pays de l’éminent psychanalyste…
Titre aussi évocateur que le tableau de Maître en couverture, c’est une parfaite plongée dans l’âmehumaine, les souvenirs, même et surtout les plus lointains enfouis…
En Prélude, une peinture quelque peu caustique mais extrêmement réaliste de la nature humaine pour camper le décor de ce début de récit en JE ou la naissance d’une vocation et finalement le déroulement d’une histoire contée par une seule personne.
Ensuite, chaque chapitre amorce un personnage, sa manière de vivre, de penser, ses intentions ou ambitions et toujours anticipé par une citation de l’un des ouvrages de Freud.
Une écriture nette, riche, précise dans les faits, les émotions. Chrystel Duchamp, cofondatrice du collectif Les louves du polar, visant à promouvoir les romans noirs francophones écrits par desfemmes, piège ses lecteursdans un thriller psychologique aussi haletant que tranchant où la manipulation et le machiavélisme ne sont révélés que dans les dernières lignes. Suspense garanti !!