Un pseudonyme des plus atypiques pour un migrant des plus originaux. Fergus Bond connu la pauvreté et la misère, pérégrinant dans les pays d’Europe pour trouver sa place dans son nouveau monde. Il parvint à dénicher un nouveau foyer : l’Union européenne. Peu à peu, il maîtrisa toutes les langues officielles de ce vaste territoire et surmonta de nombreux obstacles qui le menèrent à devenir ambassadeur de l’UE. Ambassadeur du Multilinguisme.
Les idées de Fergus Bond s’avèrent simples, et pourtant audacieuses : créer une Union européenne véritablement unie, sans une quelconque forme de frontière, laissant de côté toutes ces conceptions de nationalisme et d’identitarisme qui s’installent au sein des peuples et des gouvernements. Cette conception dérange bien des politiciens et des badauds, qui échafaudent progressivement des manières de faire taire ce fin orateur qui sème le doute dans les pensées de son époque.
Un roman d’espionnage politisé
Dans ce quatrième roman, Philippe Mouche se lance dans un style mêlant espionnage et politique, en insistant davantage sur cette deuxième facette. Le récit s’attarde considérablement sur les préparations des conférences de Fergus Bond, principalement dans les yeux de son attaché de presse et de son équipe cosmopolite d’assistants. Les idées présentées s’avèrent des plus intéressantes et, bien évidemment, d’actualité : violence, immigration, racisme, nationalisme, etc. L’espionnage demeure légèrement en retrait, présentant divers tueurs à gages et espions qui tentent d’éliminer ou de préserver la vie de Fergus, dont les mots menacent plus les gouvernements que n’importe quelle bombe.
Un synopsis séduisant certes, mais qui laissera certainement de nombreux lecteurs sur leur faim. Les passionnés de roman d’espionnage ne trouveront qu’une brève intrigue sans surprises et quelque peu perdue dans les méandres des différents thèmes traités par l’auteur. Quant aux curieux désireux de découvrir toute l’étendue de l’éloquence du protagoniste, ils ne découvriront que peu de ses paroles et de ses idées si dérangeantes pour les gouvernements fictifs. Néanmoins, Philippe Mouche, de par sa carrière dans le journalisme et la rédaction, parvient à alimenter l’intérêt du lecteur grâce à sa plume agréable à lire.