Connolly, John ;  traduit de l’anglais par Pierre Brévignon
Fantastique
Paris : L’Archipel, 2024, 455 pages, 23 €

🙂 🙂 🙂 Il était une fois...

Dans une contrée peu lointaine, la jeune fille de Cérès, Phoebe, a malencontreusement rencontré un chauffard concentré sur son téléphone. La vie de Cérès se transforme en un parcours jonché de souffrance, d’incertitude, de doute et de désespoir où les chances de survie de l’enfant s’avèrent maigres. Dans un moment d’immense détresse, Cérès se laisse attirer par une demeure délabrée proche de l’hôpital où repose sa fille. Sans comprendre comment, elle se retrouve aspirée dans un monde fantastique peuplé de maintes créatures imaginaires. Cérès se lance dans une quête pour retrouver son monde et sa fille, mais quelques créatures obscures et malveillantes désirent utiliser le désespoir de la mère à des fins peu louables …

…le retour de l’homme biscornu

Ecrivain irlandais, John Connolly se démarque majoritairement par sa production de romans policiers, où évolue notamment son détective Charlie Parker. Cependant, au début des années 2000, le romancier se lance dans un univers fantastique où évolue le jeune David. Dans ce monde parallèle, la nature partage ses territoires avec moult créatures issues de contes divers. Près de deux décennies plus tard, Cérès retrouve, à son insu, cet univers fabuleux foulé par des créatures incroyables dont les desseins ne s’avèrent pas toujours louables. Loin de la sécurité des contes enfantins, ces dernières n’hésitent pas à répandre le sang et la terreur, ou au contraire à apporter un peu de bonté et d’espoir. Fort heureusement, malgré quelques références au premier roman, l’histoire demeure parfaitement compréhensible.
La première partie du roman trace l’immense désespoir de Cérès. Phoebe présente très peu de chance de sortir de son coma. La mère se laisse envahir par la détresse, au point d’espérer que toute cette souffrance cesse par le décès de l’enfant. Cette partie très pessimiste et intense laisse rapidement place à ce voyage incroyable dans un monde parallèle, où Cérès se voit liée à une quête désespérée de sauvetage d’enfants perdus. Elle rencontre des êtres remplis de bonté, tels que le Garde Forestier ou l’Esprit de l’Eau, mais frôle également la mort en croisant les chemins de la dryade Calio et du maléfique Homme Biscornu. Ce dernier désire ardemment mettre la main sur Cérès et utiliser sa fille pour se faufiler dans notre monde afin de répandre ses desseins de meurtres et de souffrance.
Ce retour de John Connolly dans cet univers fantastique est parfaitement délicieux. Les personnages ne manquent pas de charisme et de complexités, et répandent moult valeurs de bonté, d’une teinte de féminisme, de courage, d’abnégation… Certains protagonistes s’avèrent particulièrement intéressants, notamment Calio qui possède une histoire très touchante, mais également Cérès qui grandit considérablement au fil de ses aventures. Ce monde fantastique rend un bel hommage aux contes et à la littérature fantastique. Au fil des péripéties de Cérès, le lecteur savoure l’action des combats, la folie de l’avarice, une touche d’humour bien dosée…
Florian Masut

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