Alors qu’il décide de revenir sur le lieu du drame, Anton se retrouve face à face avec celle qui a partagé sa vie et qui est morte dans cet accident de voiture 10 ans plus tôt.
Rencontres particulières…
Anton est obsédé par cette tragédie dont il se sent coupable et qui a ôté la vie à celle qu’il aimait. Alors, quand il aperçoit cette jeune femme qui lui ressemble plus qu’étrangement, il n’aura de cesse de chercher et de débroussailler cette nature hostile afin de cheminer vers la vérité…
Sur place, dans le petit village d’Hell Town, il fera la rencontre d’Alaska, photographe attitrée du parc depuis quelques années et qui n’a de cesse de vouloir immortaliser cette magnifiquenature en plein hiver. Considérée par les membres de « la communauté locale » comme une étrangère ‘tolérée’, d’abord froide à son égard, elle finira par accompagner Anton dans sa quête. Mais, est-ce uniquement dénué de tout intérêt de sa part ?
Huis-clos glaçant…
Dès les premiers instants de lecture, l’on perçoit un secret bien gardé par cette communauté locale particulière d’Oldforest, des apartés entre les membres, une ambiance hostile et intrigante dans cette région reculée de l’ouest canadien.
Un froid glacial cueillant tant les os que les esprits car l’hiver, à Oldforest, la vie touristique est entre parenthèse mais les habitants veillent…et veillent surtout à ce que le secret de cette magnifique forêt qui les entoure, ne soit jamais découvert.
Alors, sous couvert du contraste entre son apparente bienveillance et la froideur de son regard (P.57), la détermination d’Anton n’est qu’accentuée.
Hymne à la nature…
Et au lâcher-prise, il y a des moments où il faut se contenter de recevoir sans se poser de questions (P.194) dans cette quête surnaturelle animée d’hallucinations peut-être mais surtout de la magnificence des paysages enneigés, glacés, de sa faune énigmatique parfois, de ce périple périlleux, dangereux mais si merveilleux que l’on s’y verrait aussi chaussant les raquettes et ne chargeant le sac à dos que des essentiels sans savoir s’il y aura un retour à cet aller….
Suite en prévision…
Premier tome et non des moindres pour cette trilogie annoncée et attendue car il sembleraitqu’Oldforest n’ait pas révélé tous ses secrets et qu’il faille retourner dans cet univers aussisombre que fantastique, aussi glacé que glaçant, aussi fraternel que déstabilisant, aussi secret qu’intrigant, aussi hostile que les humains et la nature peuvent l’être, aussi bien écrit etbien mené qu’on n’hésitera pas à s’emmitoufler et emporter l’appareil photo pour une fois de plus immortaliser cette nature décrite avec passion et en toute immersion par cet auteur né dans les forêts canadiennes, et édité par une maison d’édition qui se veut proche deses auteurs : Nos livres sont des Mots qui veulent s’éloigner des sentiers battus, des routes toutes faites. Ce sont des mots faits pour des chemins secrets seulement éclairés par des rayons de lune rousse (Alain Cadeo ; www.editionslatrace.com).