Fouassier, Eric
Policier & Thriller
Paris : Albin Michel, 2025, 400 pages, 21,90 €

🙂 🙁 Enquête historique sans policier !

Eric Fouassier avait consacré quatre volumes à la Monarchie de Juillet avec « Le bureau des affaires occultes ». Il place cette fois son intrigue au début du 20è siècle.
Bataille de la Somme, 1916. Le sergent Martin Clancier n’en revient pas : son ami Albert Saulx, l’homme-oiseau, un as de l’aviation, s’est fait assassiner à l’arme blanche dans son biplan, en plein vol ! On retrouve son corps ensanglanté, une improbable baïonnette plantée dans le cou. Le mystère s’épaissit encore avec la présence de roses rouges répandues à ses pieds et sur ses genoux. Incroyable !
Clancier après-guerre devient un dandy désabusé, résigné à ne recevoir aucune explication sur la mort de son ami.
En 1931, un télégramme retrouvé sur un pigeon-voyageur momifié fait allusion à un crime perpétré sur une espionne, la Dame Blanche, dans un établissement appelé le « Paradis enchanté ». Le Colonel Saint-Léger fait appel aux cinq survivants responsables de cette exécution avec Saulx, afin de conjuguer leurs efforts pour décrypter le testament de Saulx, et enfin connaître la vérité. Les cinq soldats acceptent la proposition, généreuse car accompagnée d’une somme d’argent conséquente.
Tous se retrouvent dans une demeure isolée au milieu des bois, rapidement bloquée par la neige.

Intrigue à la Whodunit (« qui l’a fait ? »)

Fouassier change de fusil d’épaule (sans mauvais jeu de mots) : cette fois ce n’est plus un homme qui porte toute l’enquête à résoudre, mais un contexte qui fait furieusement penser aux classiques du whodunit en milieu clos : John Dickson Carr et « La chambre ardente », « Dix petits nègres » d’Agatha Christie. Le roman est d’ailleurs dédié à Paul Halter et autres « caméraclosistes » (terme à ressortir à table pour épater la famille).
Car il est clair que quelqu’un rode autour de la maison, quelqu’un qui ne laisse pas de traces dans la neige. Et que penser de toutes ces roses, qui rappellent la scène de crime qui occupe ces hommes ? Serait-ce donc l’un des convives, le coupable ?

Huis clos réussi

Alors certes le huis clos est efficace, et clairement on adore ça, mais l’écriture ne m’a pas permis de rester accrochée. Le style est artificiel (on sent le romancier derrière chaque phrase, muni notamment d’une liste de synonymes, ainsi que son travail documentaire, certes à saluer, mais qu’il veut déployer devant le lecteur ainsi distancié), les descriptions parfois longues. Personnellement j’aime être vite plongée dans une intrigue économe et nerveuse. Les amateurs de l’auteur du « Bureau des affaires occultes » trouveront sans doute ce nouvel opus digne d’intérêt, d’où la cotation mitigée, car il faut bien conserver une part d’objectivité dans notre travail.
Barbara Mazuin

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