La paléontologue Anna Meunier se bat depuis des années pour défendre une théorie jugée sulfureuse dans le milieu scientifique : les animaux, à certains moments de l’histoire de leur évolution, ont régressé à un stade antérieur en retrouvant des traits morphologiques perdus depuis longtemps par leur espèce.
Contamination : les premières victimes
Or, voici que dans le parc Kruger, en Afrique du Sud, est retrouvé un éléphanteau muni de quatre défenses, comme son ancêtre le gomphotherium. Simple anomalie génétique ? Très vite, des mutations sont constatées sur d’autres espèces animales, végétales…jusqu’à ce qu’une première victime humaine soit découverte. Mâchoires proéminentes, couvert de poils et dépourvu de l’usage de la parole… Anna en est persuadée : il s’agit de l’Homo erectus !
Virus particulièrement virulent
Stephen Gordon, qui dirige l’unité des maladies transmissibles, mandate une équipe de choc dédiée au virus Kruger. Plusieurs éminents nobélisés planchent afin de recueillir un maximum d’informations sur ce virus qui s’apparente à Ebola ou le Sida…et, surtout, trouver un antidote.
Les phénomènes étranges dépassent très vite les frontières du Parc Kruger, du pays, du continent africain. Tandis que les grandes villes sombrent dans le chaos, notamment à cause des rats qui voient repousser un aiguillon capable de piquer et contaminer les êtres humains, des milices civiles se forment. D’abord via des échanges sur les réseaux sociaux, puis sur le terrain, de façon anarchique.
Roman SF et débat éthique
Xavier Muller ne s’attarde pas sur des épisodes de vendetta de citoyens effrayés par ces « monstres », qui constituent une menace pour leur espèce. Les scénarios à la The Walking Dead ne l’intéressent pas. Son propos se centre sur les débats en hauts lieux (Conseil de Sécurité des Nations Unies, …). Le sort des Erectus se discute à Genève ou à New York, autour d’une question qui définira la gestion de cette crise mondiale : les Erectus sont-ils des hommes ? Ces anciens pères de famille, petites filles, avocats, prêtres, … sont-ils des malades qu’il faut protéger en attendant de trouver un remède, ou un danger pour la survie de l’espèce humaine. Certains y vont de leur théorie créationniste, d’autres réclament des rafles et des camps de détention. Xavier Müller, docteur ès sciences et journaliste, maîtrise son propos, qu’il vulgarise brillamment.
Détail piquant, le phénomène de régression au cours de l’évolution des espèces humaines et animales a été démontré et acquis par la communauté scientifique.
