Bec, Christophe (scénario); Carey, Robert  (dessin) ; couleurs Vincent Powell & Jérôme Alvarez
Bande dessinée
Toulon : Soleil, 2023, 53 pages, 15.50 €

🙂 🙂 En route vers la sécurité

2027. Cinq reliques mythiques ressurgissent des méandres du passé. Elles appartiennent aux cinq religions dominantes de l’époque – bouddhisme, christianisme, hindouisme, islam et judaïsme – et déversent sur le monde des pouvoirs apocalyptiques, meurtriers et destructeurs. Malgré des divergences théologiques, les grands chefs religieux s’accordent sur une certitude : de terribles événements s’abattront sur l’humanité dans cent-cinquante jours. Les puissants de ce monde se réunissent afin d’aviser sur les politiques à entreprendre pour le bien de tous, dévoilant moult divergences sur la croyance de cette soi-disant apocalypse…
Trois générations plus tard, des migrants poursuivent leur périple dans un monde ravagé et stérile, dans le but d’atteindre la légendaire cité de Si-Naï. Les pertes grandissent dans leur rang au fil des attaques de pilleurs et d’autres créatures dantesques. Malgré tout, une partie de ces réfugiés atteint ce royaume, gouverné par Antinéa. Néanmoins, l’aventure ne se termine pas : une expédition est nécessaire pour sauver le reste de la horde.

Les intrigues se succèdent

Faisant suite au premier tome, Antinéa poursuit les intrigues se développant dans deux périodes distinctes : la première dans un avenir proche où des phénomènes religieux bouleversent le monde et les politiques, obligeant ces derniers à prendre un parti pour le bien des peuples qu’ils doivent représenter et protéger ; la deuxième, quelques décennies plus tard, où le monde civilisé semble s’être effondré dans une société postapocalyptique. Les auteurs conservent leurs influences ouvertement assumées de séries comme Mad Max et Stargate, principalement lorsqu’ils développent leur histoire postapocalyptique.
Dans ce deuxième opus, les personnages acquièrent davantage de charme et de caractère, principalement ceux qui évoluent dans le monde postapocalyptique. Leurs passés se dévoilent peu à peu au lecteur, permettant à celui-ci d’apprécier leurs complexités. Les intrigues poursuivent également leurs développements, sans pour autant présager les finalités possibles. Outre les questions religieuses du monde moderne et le suivi des réfugiés du monde futur, d’autres sous-intrigues politiques s’ajoutent à la difficulté de cet univers. Les puissances gouvernementales divergent dans leurs croyances à une apocalypse et des questions complotistes émergent, dévoilant la face cachée des démocraties.
En résumé, le troisième et dernier opus devra répondre à bien des questions : quid de cette apocalypse, des questions religieuses et politiques, des conséquences des choix théologiques et politiques, des réfugiés et de la cité Si-Naï, etc. Malgré un travail de recherche évident de la part des auteurs (notamment théologique), le danger pour cet ouvrage serait de tomber dans des idées complotistes sans fondements stables et solides. Cependant, l’univers promet toujours des péripéties et des intrigues réfléchies et originales, et un bon divertissement pour les lecteurs avides de ces univers dystopiques. A suivre donc.
Florian Masut

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