Aspe, Pieter ; traduit du néerlandais (Belgique) par Emmanuèle Sandron
Policier & Thriller
Paris : Albin Michel, 2021, 300 pages, 19 €
🙂 🙂 🙂 Van In exilé à Anvers !
La voiture d’un acteur de sérietélé en vue est retrouvée entièrement carbonisée…avec à son bord un cadavre menotté au volant. La victime était un certain Van Dyck, un comédien en manque de boulot et de talent.
Quel rapport entre la victime et Albert Tack, le propriétaire de la voiture, originaire d’Anvers ? Sa présence à Bruges s’explique par le tournage d’une série policière à succès. La nuit de l’incendie, Tack était en charmante compagnie. La costumière de la série confirme l’alibi.
Le commissaire Van In et son fidèle Versavel sont très vite sommés par la hiérarchie de la nécessité de se rendre à Anvers pour poursuivre l’enquête.
Van In, qui souffre de la goutte et se sent diminué physiquement, est au désespoir à l’idée de quitter Hannelore pour une semaine. Anvers lui paraît si loin ! Ont-ils seulement de la Duvel là-bas ?
Van In doit se coltiner de la bière de Koninck et un duo de policiers nommés Stoon et Chaerden (sic. !), tandis que Versavel tombe sous le charme d’un coiffeur de plateau. Van In, ignorant tout des quartiers d’Anvers et des mœurs des milieux interlopes, avance en terrain inconnu.
Entre chantages et disparitions de témoins, les deux V auront fort à faire.
19è enquête du commissaire brugeois
Cette enquête ne paraît pas précisément à titre posthume (Pieter Aspe est décédé le 1er mai 2021). L’édition originale est parue en 2006, et constitue la 19è enquête traduite en français de la série (sur 37). Les fans ont encore de quoi voir venir !
Van In contraint de s’exiler à une heure de route de Bruges, et sans Hannelore, voilà de quoi le fragiliser ! C’est ignorer sa capacité de déduction et sa débrouillardise. Van In sait être convaincant. Pieter Aspe aussi.
Après avoir lu à sa sortie la première enquête de Van In, « Le carré de la vengeance » et « Les masques de la nuit », je m’étais rapidement détournée du trublion brugeois. Je me souviens avoir trouvé les personnages un poil insupportables, avec leur grande gueule et leur penchant pour la bibine. Quelqu’un m’avait parlé à l’époque de choc culturel avec la Flandre.
Aspe aurait-il arrondi les angles avec le temps ? Van In et Hannelore se seraient-ils assagis ? Mon expertise est trop absente pour l’avancer. N’hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez constaté une évolution dans les personnages au fil des tomes.
Il faut aussi, sans doute, croire que j’ai mûri et ouvert mon esprit. Car j’ai trouvé que Pieter Aspe faisait rudement bien le job dans « Alibi », accrochant d’emblée le lecteur à son wagon d’indices, de tournées au café, sans oublier la vie privée des principaux protagonistes, attendrissants. La rivalité intra-flamande est également intéressante à observer.
Une intrigue bien construite, qui conserve son fil rouge tout en laissant ses personnages s’exprimer.