🙂 🙂 Un puzzle prometteur dont les pièces ne s’emboitent pas
Une simple image suffit à semer la terreur…
2 collégiens rentrent tranquillement de l’école et, chemin faisant, s’amusent à se bousculer, au détour d’un carrefour. Lorsqu’un des deux garçons trébuche, il tombe en posant la main sur une photo, somme toute assez banale, qui traîne sur le trottoir. Mais alors qu’il pose le regard sur celle-ci, il hurle de frayeur et se roule en position fœtale. Des passants alertés sombrent également dans la folie à la vision de cette même photoinsoutenable. Plus tard, une seconde photo arrive dans un bureau de Pôle Emploi et la secrétaire qui a ouvert l’enveloppe est dévastée par cette vision. La terreur envahit peu à peu la population. Deux enquêteurs d’une unité spéciale sont alors envoyé pour enquêter à la demande expresse du ministre de tutelle.
« Les soldats commençaient à appréhender. (Mais de quoi avaient-ils peur ? D’être attaqués ? De la cohue ? De l’éclat possible d’un coup de feu ou de la lame d’un couteau ? Peur des deux enfants et de leurs gestes et expressions insensés ? Peur de ce qui les faisait hurler comme ça? De l’inattendu jaillissant sur leur chemin tracé avec une précision mathématique sur une carte de la ville ?) Contrairement à ce qu’ils avaient pu imaginer un instant auparavant, ils comprenaient qu’ils avaient affaire à quelque chose d’autre. À quelque chose qui les dépassait, tout comme les piétons radicalement arrachés aux flux des jours. »
Un écriture audacieuse, méticuleuse et originale, mais sans fil rouge…
Avec un style d’écriture bien maitrisé, Nicolas Geibel, dont il s’agit ici du premier roman, pose méticuleusement une ambiance glaciale dans laquelle évoluent plusieurs personnages plus ou moins proches d’une étrange affaire de photos qui horrifie les gens…
Le roman se veut un peu hypnotique, nous transportant dans un univers sombre et glacial ou l’ombre du terrorisme plane sans que rien ne semble filtrer. Mais d’où vient cette force qui met les gens dans un tel état de transe ?
Mais l’hypnotisme m’est alors devenu soporifique quand, perdu dans ce dédale de couloirs, on se demande bien ou l’auteur va nous mener. Peu à peu on se rend compte que l’enquête passe au second plan pour s’attarder davantage à l’humanité ou la souffrance des personnages.
Geibel nous pousse ici en dehors des sentiers battus dans une aventure complexe et audacieuse mais qui, par manque de cadre, risque de laisser perplexe certains de ses lecteurs.