Anthony Malo se meurt, seul et décrépi, dans sa demeure isolée dans les Alpes françaises. Le passé de cet homme solitaire demeure inconnu par pratiquement tous les habitants du village voisin, à l’exception d’une jeune infirmière nouvellement arrivée dans la région. De fil en aiguille, en remontant l’histoire d’Anthony par périodes distinctes, la lumière éclaire un passé tumultueux rempli de péripéties, de douleurs, de traumatismes, …
Une construction originale
La force de cet ouvrage réside indéniablement dans la méthode qu’utilise Christian Carayon pour développer ses personnages. Dans les premiers chapitres, le lecteur les découvre avec de lourds passés et écrasés par des secrets horrifiants, principalement le protagoniste, Anthony Malo. La suite des chapitres remonte progressivement l’histoire de cet homme solitaire et bourru, l’organisant en plusieurs périodes marquées par des événements particulièrement importants. Ainsi, le lecteur comprend progressivement le caractère d’Anthony Malo et la manière avec laquelle il s’est façonné. Cette façon se présenter l’histoire parvient à alimenter la curiosité et à pousser le lecteur à découvrir les événements désastreux qui jalonnent toutes les parties de la narration.
Cependant, un point négatif se situe dans la narration même. Christian Carayon possède indéniablement un talent pour construire des personnalités meurtries et des histoires horrifiantes, ainsi que pour nourrir la curiosité des lecteurs. Néanmoins, les derniers chapitres de son ouvrage tendent à ennuyer par leur écriture, enchainant de courtes phrases qui décrivent chaque action, jusqu’à la plus anodine. La curiosité ne survit que difficilement à cet ennui qui s’installe peu à peu.
Un final mitigé
En finalité, l’ouvrage conserve une histoire intéressante et des personnages attachants. Grâce à la construction narrative de l’auteur, le lecteur parvient à comprendre progressivement l’évolution des personnalités des protagonistes et d’appréhender les épreuves qu’ils ont vécues, et ainsi de se forger un avis sur certaines actions qu’ils ont commises. Néanmoins, malgré cette originalité dans la narration, le style littéraire crée un ennui dans la dernière partie de l’ouvrage, qui en terni l’expérience générale. Une qualité mitigée qui plaira certainement à bien des lecteurs.