Le berceau vide

Chacun sait que l’on ne doit pas laisser seul un nourrisson, ne serait-ce qu’une poignée de secondes… Sylvie n’aurait jamais dû prendre ce risque. Sa fille Cally s’était endormie. Elle en a profité pour courir à l’épicerie la plus proche. Cet intervalle aura suffi pour qu’un ravisseur pénètre dans son appartement… et kidnappe l’enfant. Alors que les heures passent, les chances de retrouver le bébé s’amenuisent. Gagnée par un sentiment d’horreur, Sylvie doit aussi faire face aux reproches et aux jugements : sa mère, la police, le FBI, et même le père de l’enfant. Tandis que les preuves de sa culpabilité s’accumulent, Sylvie comprend qu’elle ne pourra compter que sur elle-même pour retrouver sa fille. À elle de prendre les choses en main rapidement.. sans quoi elle perdra Cally à jamais. (Quatrième de couverture)

Idylle

Lorsque Sylvie rencontre Peter c’est le destin. Tout se déroule comme dans un conte de fées, une véritable idylle. Ils s’observent, il l’aborde, puis ils ne se quittent plus. Le couple parfait. Sylvie trouve quelqu’un qui ne la considère pas stupide à cause de ses troubles de l’attention, elle trouve quelqu’un qui l’aime pour ce qu’elle est. Elle est jeune, lui bien plus âgé qu’elle mais peu importe. Tout est parfait. L’idée d’avoir un enfant n’en est que plus romantique. Car tout n’est que romance. Même si sa mère lui propose d’avorter et reste méfiante, Sylvie s’installe avec Peter pour vivre sa romance et avoir sa petite fille Cally. Cette parfaite petite poupée aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Peter, dans le cadre de son travail, voyage beaucoup. Un jour, alors que Cally dort, Sylvie court à l’épicerie du coin pour faire des courses. Quand elle revient Cally n’est plus là. Tout s’effondre alors. Elle fera tout pour retrouver sa fille, malgré le harcèlement du FBI qui la croit coupable, malgré les reproches de Peter… Elle ne laissera pas cette partie d’elle-même lui être arrachée pour toujours.

Quoi de plus horrible que l’enlèvement de son enfant ? Que doit-on ressentir quand le monde s’écroule autour de nous et que la culpabilité nous envahit ? Sylvie ne cesse de le répéter, elle aimerait mourir à cause de cette seule erreur qu’elle a commise. Nous plongeons dans son désarroi et dans ses réactions. Ses doutes, ses peurs, sa détermination. Nous apprenons à la connaître, elle et son trouble de l’attention, sa gentillesse, son romantisme, son amour infini pour Peter et la petite Cally. Et nous la voyons aussi être détruite par les accusations implicites du FBI et de Peter. Mais elle ne lâchera pas un seul instant, pas un seul.

Roman à suspense très bien construit. Les personnages sont bien décrits, on peut le comprendre et ressentir ce qu’ils ressentent. On accompagne Sylvie pour retrouver Cally. C’est au départ un récit au fil rouge classique qui se dessine tout à fait différemment de ce que l’on pourrait penser. Et c’est pour cela qu’il se lit avec attention, et avec espoir. On aimerait également crier et dire : non ce n’est pas parce Sylvie a un trouble de l’attention qu’elle est coupable ou qu’elle a fait quelque chose de mal. On veut l’aider, on y croit. Et jusqu’au bout.

Elodie Mercy