La découverte d’un auteur est toujours à double tranchant : soit vous adhérez soit vous passez à autre chose. Ayant été attiré par le pitch général, je me suis rapidement retrouvé prisonnier d’un « page-turner » implacable. Ce livre est le quatrième opus de sa série OPCOP, un département d’Europol mais en mode furtif. Des hommes et des femmes venus des quatre coins du monde, brillants, inventifs et très à l’aise avec les techniques les plus pointues quelle que soit le domaine abordé. Une sorte de dream team chapeautée par Paul Hjelm, fin stratège et manager de haut-vol. OPCOP a pour adversaires les mafias, les criminels de tout bord, les unités spéciales et secrètes de nombreux pays et tout ce qui, en général, menace la stabilité du monde. La géopolitique est très présente dans ces romans. Dit comme ça, vous pourriez croire que l’on a affaire à des super-héros au bord de la caricature. Et bien, détrompez-vous, Arne Dahl a composé une intrigue particulièrement réussie. Cependant, il faut savoir où vous mettez les mains et les yeux : si vous êtes insensible au complotisme de portée planétaire façon Robert Ludlum ou aux référentiels techno-thriller à la Tom Clancy, passez votre chemin.
Un attirail technologique bluffant
Dans le cas contraire, vous risquez de prendre beaucoup de plaisir. Le rythme est soutenu, l’action omniprésente et la galerie de personnages est riche et bien orchestrée. Les méchants le sont vraiment, l’équipe d’OPCOP a beaucoup de pain sur la planche, le danger est permanent et l’attirail technologique est bluffant. Et puis, l’intrigue est plus fine que vous ne pourriez le penser. Je trouve par exemple très réussi le flashback « italien » et sa façon de piloter le récit. Petit bémol, je ne suis pas vraiment d’accord avec le caractère « indépendant » de chaque volume. Il y a ici des références aux trois précédents tomes et, bien qu’elles aient leur utilité, elles désamorcent également les intrigues passées.
L’indéniable dimension cinématographique du roman fait immanquablement penser à l’univers de « Mission Impossible » mais avec une profondeur géopolitique plus affirmée et avec plus de réalisme au niveau technologique. Mais rayon action, c’est aussi pétaradant et urgent. De mon point de vue, c’est tellement réussi que je suis sur la piste des trois premiers épisodes : « Message personnel », « Prenons la place des morts » et « Jeu du loup » (arrivé il y a peu dans les bonnes librairies), tous trois disponibles chez Babel noir. Plaisir garanti !