Paris : Gallimard, 2019, 208 pages, 19.50 € (Collection Série Noire)
🙂 🙂 Dictature et intégrisme alimentaires
2044, dans un coin de Provence reculé. Tous les citoyens français sont soumis à un permis de table, dont les points s’obtiennent suite à un bilan de santé plus ou moins favorable, analyses sanguines à l’appui. Les restaurateurs affichent les données nécessaires par plat (sucres, gras, …) pour déterminer qui y a droit ou non. Perdre des points de table peut vous faire perdre votre droit à la sécurité sociale et l’accès aux soins. De nombreux produits sont interdits à laconsommation, à cause de leur conséquence sur la santé et le bilan carbone. De quoi donner lieu à des transactions parallèles.
Un jeune cuisinier en fait les frais dans un restaurant clandestin.
Trafic de foie gras et mafia de camembert
Trafics, mafias, règlements de compte, …mais aussi intégrismes alimentaires. Les manifestations provoquent des règlements de compte entre les vegans, les omnivores, les locavores, … Chacun campe sur ses positions, provoquant desattentats sur certains abattoirs, restaurants servant des mets aux privilégiés. Chantal Pelletier imagine, dans un futur pas si lointain, une société propice au polar, où les représentants de la Loi ne sont pas des policiers, mais des contrôleurs alimentaires. Dont une cheffe « à la silhouette replète, qui manquait (…) d’élégance mais pas de bonne humeur ».
Polar original, plein de saveurs et d’évocations culinaires
Polar d’anticipation, « Nos derniers festins » surfe sur l’individualisme ambiant, les différentes propositions pour sauver la planète, et la récolte (et l’exploitation) des données personnelles. C’est dire si ça tient la route. Et Chantal Pelletier de nous prévenir des dangers qui pèsent sur notre liberté individuelle…