Sakhaline

Verkine, Edouard ; traduit du russe par Yves Gauthier
Science-fiction
Arles : Actes Sud, 2020, 445 pages, 23 € (Exofictions)

🙁 L'île du sommeil

Ayant triomphé de la guerre nucléaire qui a ravagé la Terre, le Japon impose sa loi.  Partout où l’homme peut survivre en tous cas. De la Russie, il reste peu de terres habitables. L’île de Sakhaline, un bagne dépeint en son temps par Tchekhov, retient toutefois l’attention d’une poignée de chercheurs -des futurologues- pour y envoyer la jeune Lilas, dans le cadre d’une mission aux objectifs peu clairs. Voyageant d’un bout à l’autre de l’île, elle en décrit minutieusement le cadre géographique, en ce inclus les quelques curiosités industrielles, le style architectural, sans oublier les conditions d’existence des bagnards, les différentes classes sociales dans lesquelles ils se répartissent, et les rapports qu’ils entretiennent avec les gardiens et autres autorités.

Récit de voyage

Annoncé comme un roman « élargissant le genre post apocalyptique », « Sakhaline » s’inscrit dans la collection « Exofictions » des éditions Actes Sud.  L’intrigue dévoilée en quatrième de couverture nous promet des zombies, des insurrections, des attaques chimiques et autres rebondissements à priori alléchants pour tout amateur d’une SF que l’on pourrait qualifier un peu pompeusement d’intelligente. Soit une SF capable de susciter la réflexion sans négliger tension et suspense. Si la marque « Actes sud » porte à priori la caution « réflexion », elle semble hélas s’y cantonner puisque, arrivés à la page 200 (sur 445), force est de constater que de zombie, pas plus que d’attaque chimique, nous ne fûmes gratifiés. À peine eûmes-nous droit à un petit tremblement de terre et à une rébellion de prisonniers conduisant, reconnaissons-le, à une scène de bataille rangée dès plus réussie. Entendons-nous bien : point idiots bornés amateurs des films de Steven Seagall nous ne sommes. Un roman profond, mixant intelligemment des trouvailles futuristes pour nous éclairer sur notre présent, tout en maintenant un suspense alerte et enlevé, voilà ce que nous nous attendions à trouver. Et pas un récit de voyage, très bien écrit ceci dit, finement détaillé dans ses remarques et observations, certes. Mais ennuyeux à le laisser choir. Ce que nous fîmes.
Nicolas Fanuel

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fill out this field
Fill out this field
Veuillez saisir une adresse de messagerie valide.
You need to agree with the terms to proceed