Angleterre, 17ème siècle. Dans un petit village perdu, Greta, une jeune femme convaincue de sorcelleriepar le bailli du coin, va être brûlée en place publique. Ingrid, la charmante épouse du bailli, refuse d’assister à l’exécution et reste chez elle. Ce qu’Ingrid cache à son mari, c’est que depuis quelques temps, ses nuits sont agitées, perturbées par des rêves dont elle n’ose lui parler. Dans ceux-ci, un homme vient la visiter, une silhouette indistincte, qui l’incite langoureusement à explorer son propre corps. Ingrid, amoureuse de son mari, mais délaissée par lui, se laisse progressivement gagner par les encouragements de son mystérieux visiteur. Mais elle sait qu’avouer ses rêves, dans l’ambiance de chasse aux sorcières qui règne dans la région, reviendrait à prendre très vite la place de la malheureuse Greta.
Pendant ce temps, un crime secoue le village : le corps du boucher a été retrouvé lacéré et, une nouvelle fois, on attribue à cet événement des causes sataniques.
Un très chaste érotisme
« Somna » ou quand deux autrices américaines reconnues dans leur pays, se lancent dans un thriller érotico-historique se voulant sulfureux, alors qu’ici, en terre européenne, ont régné dans ce domaine des Crepax, Manara et autres Serpieri, ça fait un peu plouf.
Bien sûr, le dessin se révèle léché et la distinction entre les faits réels (représentés par un trait expressif et ultra-réaliste) et les scènes oniriques (dessin presque photographique pour les personnages et éthéré pour les décors, parfois à la limite du compréhensible), cette distinction-là, opère très bien. Mais pour ce qui est du sulfureux et même du sensuel, passez votre chemin, l’intrigue se perdant dans les méandres des souffrances psychologiques d’Ingrid (je laisse rentrer le diable ou pas ? je m’ouvre à mon mari ou pas ?) et dans la recherche d’un.e coupable du meurtre du pauvre boucher. Ajoutez à tout cela une avalanche de dialogues ésotérico-moyenâgeux dans lequel le poids de la religion et du patriarcat se révèle omniprésent et vous obtenez une histoire bringuebalante, inutilement étirée et à la limite du compréhensible. Plouf disais-je.