Riel, Ane ; traduit du danois par Terje Sinding
Littérature générale
Paris : Seuil, 2023, 240 pages, 22 €

🙂 🙂 🙂 De l’Amour à la Haine

Elle avait joué avec lui, comme un chat joue avec une souris avant de la tuer (P.198)
Alma vit seule avec son âge avancé, sa démarche difficile, sa surdité, sa mémoire en dent de scie, ses souvenirs heureux et moins heureux, dans sa maison retirée au bout de la rue. Personne ne vient si ce n’est le livreur pour lui déposer un carton de vivres toutes les semaines.
Mais, un jour, un jeune garçon et son chien se promenant quotidiennement dans le sentier adjacent à la maison d’Alma, finissent par entrer chez elle. Et là…

Renaissance

Alma ne se rappelait ni son âge ni sa date d’anniversaire. Elle n’y attachait plus d’importance. Sa vie était devenue une mare stagnante : un amas de souvenirs, de refoulements et d’oublis. Une succession de moments vides, de sensations fugaces. Le temps passé n’était plus scandé par des dates, ne se laissait plus diviser en années. A quoi bon essayer ? Tout se confondait, rien n’émergeait. (P. 131)
Mais à l’arrivée dans sa vie du petit garçon, baptisé Otto et de son chien, Lulu ; Alma revit, retrouve l’entrain face à cette amitié naissante avec ce petit être qu’elle ne comprend ni n’entend. La tendresse et la chaleur qui s’en échappent les aident tous deux à surmonter les épreuves de leurs vies respectives sans qu’ils en échangent le moindre mot. C’est là toute la finesse, la sensibilité, la poésie qui se dégagent de l’écriture de ce roman.

Nostalgie

Entre les rencontres, Alma se remémore son existence heureuse avec son mari, Otto, jusqu’aux drames, insurmontables pour tous les deux et la dégénérescence de leur relation fusionnelle jusqu’à l’inconcevable cruauté, la vengeance.
Mais peut-être n’avaient-ils jamais retrouvé leur ancienne complicité. Cette pensée l’effleurait parfois. Peut-être y avait-il quelque chose de faux dans leurs relations. Ils étaient pourtant inséparables.(P. 159)

À lire bien-sûr…

Un roman touchant, criant de vérité, non sans un certain humour sarcastique, oscillant entre passé et présentavec des chapitres évocateurs et comme fil conducteur, l’Amour malgré lui…
Hélène Monin

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