Les Guerres d’Arran : Volume 1 : La compagnie des bannis

Istin, Jean-Luc (scénario) ; Cossu, Brice (dessin) ; storyboard de Jean-Paul Bordier ; couleurs de J. Nanjan
Bande dessinée
Toulon : Soleil, 2023, 73 pages, 16.95 €

🙁 🙁 Aquilon Comic Universe

Le Monde d’Aquilon ! C’est le phénomène bande dessinée du moment. Et au vu du succès commercial et des avis des lecteurs sur les sites dédiés à la BD, on ne pouvait qu’être curieux de découvrir cela. J’ai tenté le coup avec le premier tome de Guerres d’Arran, le crossover des quatre séries constituant l’univers (Elfes, Nains, Orcs & Goblins et Mages). Univers qui, d’après leur site, se veut « La plus grande saga d’heroic fantasyjamais contée en bande dessinée ». Une belle promesse… et pourtant il n’en est rien. Je vous explique.

Le Lore avant tout

On le comprend très vite en visitant leur site web, l’accent de la saga est mis sur le « Lore ». Pour les non-initiés, comprenez l’histoire de l’univers, son folklore, ses traditions, ses héros, … C’est le premier point qui m’a fait grincer des dents tant son écriture est plate et artificielle. Des nains, des elfes, des mages, des orcs et des gobelins. Merci… super original. Le pire arrive quand il faut faire rentrer l’histoire de cinq races dans un album, forcément ça bloque. En résulte une BD qui déborde de texte. Avec une voix off insupportable qui vous expliquera tout ce qui se passe, y compris ce que le dessin montre déjà. De plus, la qualité des textes est tout bonnement inexistante. Les personnages, en plus de n’avoir aucune personnalité, s’expriment tantôt comme une mauvaise parodie d’eux-mêmes, tantôt comme des enfants.

Et l’intrigue dans tout ça ?

Croyez-le ou non, c’est encore pire. Publier cette BD en se vantant de proposer le plus grand univers de fantasy en BD relève soit d’une audacieuse malhonnêteté, soit de la plus pure inconscience. Et pour cause, l’intrigue est quasi inexistante et les enjeux complètement bidons. On dirait un mauvais scénario de jeu de rôle. La BD doit couvrir tellement d’évènements que l’on avance dans les péripéties sans jamais s’arrêter sur quoi que ce soit. Après lecture, on comprend où le scénariste voulait en venir, mais son dénouement a besoin de tellement de mise en place que tous les évènements de la BD sont bâclés. On avance d’une facilité scénaristique à une autre, dans un univers ultra manichéen. Le tout pour un climax qui tombe complètement à plat tant il est artificiel.

Pour conclure

Si vous aimez la BD et/ou la fantasy, passez votre chemin. Bien que je n’aie pas lu les différentes séries dont Guerres d’Arran est le crossover, ce premier tome ne m’aura pas donné envie d’en découvrir davantage. Aussi, quand on voit le rythme effréné de publication des différentes séries – qui cumule bientôt une centaine de numéros – on se questionne sérieusement sur l’intégrité de la démarche éditoriale.
Julien Neven

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