Cassar Scalia, Cristina ; traduit de l’italien par Laura Brignon
Policier & Thriller
Paris : Archipel, 2024, 384 pages, 22 €

🙂 🙂 🙂 Omerta

Alors que l’Etna crache son « Sable Noir » sur toute la ville de Catane en Sicile, le cadavre momifié d’une femme est retrouvé dans la tour d’une vieille bâtisse délaissée depuis de nombreuses années…
La commissaire Vanina Guarrasi, secondée de son équipe et plus tard de l’ex-commissaire Biagio Patanè, mènera cette enquête vieille de 57 ans jusqu’à la vérité peu scrupuleuse des faits de l’époque.

Une équipe de choc

C’est sous la houlette de la commissaire Guarrasi, au passé douloureux mais à la carrière exemplaire débutée à Palerme dans la lutte anticriminalité et ayant tout abandonné pour travailler à Catane, que cette équipe aussi improbable que douée mènera de main de maître une enquête aussi ancienne que la momie retrouvée dans la maison d’une famille très connue de la bourgeoisie et ayant quelques liens avec la mafia.
Aidée de l’ex-commissaire Patanè, âgé de plus de 80 ans, dont la mémoire se réactive au fil de l’enquête et qui n’hésite nullement à interroger celle de vieux coéquipiers ou de vieilles connaissances familiales, dont les souvenirs sont restés intacts malgré le temps, que l’équipe se « trastouille » le cerveau, selon l’expression favorite de l’ex-commissaire, amenant parfois des commentaires tels que on est sûrs ou c’est un témoignage recueilli en gériatrie ? (P.216).

Culture et traditions

Une plongée dans l’ambiance sicilienne faite de traversées des quartiers où les embouteillages quotidiens et les voitures cabossées mènent toujours aux kiosques à boissons, restaurants ou cafés permettant aux enquêteurs de faire le point et de prendre du recul sur l’enquête.
Mais pas que… Vanina est une fan de la filmographie italienne et nous la fait découvrir ou redécouvrir par les nombreuses références du genre et comparaisons régulières des personnages rencontrés : Tony Sperandeo dans le rôle de Tano Badalamenti dans les Cent Pas, mais avec une trentaine d’années de plus à son actif. (P. 234), aux acteurs qu’elle connaît sur le bout des doigts Corpulent, de taille moyenne, mâchoire prononcée : le brouillon de Marlon Brando dans Le Parrain. (P. 187).
La gastronomie n’est pas en reste non plus avec ses scacce, panettone ou encore linguine a la zociala. Un vrai délice pour les papilles mises à rude épreuve tant on a l’envie d’aller découvrir toutes ces recettes afin de peut-être en tenter la réalisation.
Cold case rondement mené par Cristina Cassar Scalia ophtalmologue née en 1977 à Noto en Sicile, la description qu’elle en fait donne l’envie de s’y rendre. Un premier roman, entre deux maniements de scalpel, 675000 exemplaires traduits en 6 langues et une série TV signée des producteurs de Commissaire Montalbano. Alors, pour les aficionados du genre, pas d’hésitation possible dans la découverte de ce roman aux chapitres relativement courts et bien rythmés, mêlant corruption, meurtres, prostitution, non-dits, démesure, mémoire intergénérationnelle, traditions culturelles et culinaires avec pour première approche la magnifique couverture où la Muntagna domine la mer colorée des derniers rayons du soleil couchant, surplombée elle-même d’un superbe village sicilien avec cette impression, pour le lecteur, d’être accoudé à la balustrade du lieu pour observer la magnificence de ce paysage semblant s’étendre à l’infini…
Hélène Monin

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fill out this field
Fill out this field
Veuillez saisir une adresse de messagerie valide.
You need to agree with the terms to proceed